Reunion de crise entre alliés [Klaus/Caroline]

Assise sur le rebord de la fenêtre, je regardais la ville s'éveiller en douceur, un café à la main. L'appartement était calme. Les filles étaient parties à l'école ce matin et j'avais pris ma matinée pour régler certaines affaires externes à l'académie. J'avais besoin de tirer certaines choses au clair et j'avais demandé à Klaus de passer dans la matinée. Mon enquête avait légèrement progressé et sa tournure ne me plaisais pas vraiment. J'espérais sincèrement me tromper mais une pareille coincidence était si évidente ! J'étais terriblement inquiète pour Alaric et j'espérai de tout coeur qu'on réussirait à se sortir de là. Les filles et lui c'était tout ce que j'avais de plus précieux dans ce monde. Tout ce pour quoi je me levais chaque matin, tout ce pour quoi je me battais inlassablement. J'avais peur des réactions de Klaus, je ne savais pas si je pouvais réellement compter sur lui comme avant, il avait tellement changé depuis son retour des enfers. Comment l'en blâmer ? Mais je n'avais que lui vers qui me tourner, que lui en qui je pouvais malgré tout avoir confiance. Peut être était il déjà au courant ? ça me paraissais absurde qu'il ne le soit pas d'ailleurs mais il m'en aurait alors parlé ? Enfin je suppose ! Je soupirais lourdement, bordel ma tête allait exploser avec toutes ces questions ! C'est d'ailleurs pour ça que je m'étais enfin décidé à le contacter.

Je buvais une gorgée de mon café et regardais l'heure sur mon portable. Il ne devrait plus tarder, sauf s'il a décidé de se faire désirer ! Ce qui ne m'étonnerais pas de sa part. Je lève les yeux au ciel en souriant légèrement. Je geek un instant sur mon cellulaire, tombant sur certaines photos des filles lorsqu'elles étaient petites, des photos de Dallas avec Alaric et... une photo de mariage. Mon coeur se serre et mon regard bloque un instant. Je n'arrivais toujours pas à réaliser qu'il était en vie. Dés que j'y pensais, ce n'est pas du bonheur ou du soulagement que je ressentais, mais une profonde colère et rancoeur. Depuis que je savais qu'il était en vie, je me sentais encore plus seule qu'auparavant. J'avais tout quitté, Dallas, Alaric, les filles, j'avais mis le bonheur de ma famille en péril pour lui et... à la première occasion il avait décidé de m'abandonner, sans un au revoir, sans une hésitation. Je n'arrivais pas à pardonner à mon mari et je culpabilisais pour ça ! Là aussi je n'arrivais pas à y voir clair et je n'avais personne à qui parler ! Je gardais cette information depuis des semaines et elle me rongeait de l'intérieur. Je verrouillais mon portable pour faire disparaitre cette photo et je reposais mon regard vers la rue. Je l'aperçu alors au loin, sa démarche fière et assurée me fis sourire en coin. Klaus Mikaelson avait une aura et un charisme qui se remarquait de loin ! Alors qu'il pénétrait dans le batiment, je disparais de mon observatoire pour ouvrir la porte à l'instant même où il allait frapper. "T'en as mis du temps, tu voulais te faire désirer comme une star ?" Nos entrevues ne seraient pas aussi drôle s'il n'y avait pas nos petites piques pour nous mettre en conditions ! "Entre je t'en prie, inutile de te préciser de faire comme chez toi..." Je m'écartais en le laissant rentrer. C'était la première fois qu'il venait ici et j'avouais que même moi, ça me faisais un peu étrange de le recevoir dans cet appartement qui n'appartenait qu'à moi. C'était bien la première fois que je possédais un bien. "Je te sers un bourbon ?" Je me tournais vers lui en souriant, m'efforçant comme à mon habitude d'être une hôte accueillante et chaleureuse, bien qu'avec lui c'était souvent différent !

J'observais Klaus du coin de l'oeil tout en lui servant un verre bien qu'il ne m'ai pas répondu. Vu son hostilité, peut être que le bourbon le détendrait un peu ! J'avais du mal à saisir son comportement avec moi. Tant d'années à être obsédé par moi, à me tâner pour que je vienne en Nouvelle-Orléans, pour au final être aussi glacial envers moi. J'avais beau cherché dans son attitude des similitudes avec le Klaus que j'avais connu, même celui qui avait tué Jenna et tous les autres. Ce Klaus qui était détestable mais avec qui j'avais tissé un lien particulier. Je ne retrouvais ni ce Klaus ni celui qui m'avais ensuite sauvé la vie à de nombreuses reprises. J'essayais de le cerner mais la seule réalité que je trouvais dans tout ça, c'est que je n'étais effectivement qu'une alliée, un pion intéressant à placer sur un échiquier mais où la partie pouvait à tout instant être renversé. Il s'installait sur le sofa et me regardais avec impatience tout en continuant de me parler de manière particulièrement inamicale. Inutile de préciser que j'étais sur les nerfs dernièrement et que ma propre patience avait elle même ses limites. J'étais blessée par son attitude mais je ne montrerai rien de cela. Mon regard bleu jusqu'à présent doux et accueillant vira instantanément. Je déposais son verre sur la table basse devant lui et me redressais. Je croisais mes bras sous ma poitrine et décidais alors de ne pas non plus perdre ni mon temps ni ma salive pour prendre des gants avec lui.

"Désolé d'avoir dérangé le grand Klaus Mikaelson mais je pensais que tu serai peut être intéressé d'apprendre que ta mère est de retour." J'espérai sincèrement qu'il n'était pas au courant car s'il avait OMI de me transmettre cette information alors que mes filles étaient en ville j'allais fortement devenir colère ! Moi qui avant qu'il ne passe cette porte je m'en faisais sur la manière de lui annoncer ça pour ne pas le heurter sur ce sujet sensible. Devant son attitude aussi désobligeante à mon égard, je commençais à n'en avoir plus rien à foutre et à moi aussi y chercher seulement mon intéret ! Tout ce que je voulais c'est qu'il traque sa mère, la bute ou en fasse ce qu'il veut mais qu'au bout du compte elle fiche la paix à Alaric ! "Du coup j'avoue qu'étrangement j'ai envie de faire un lien entre sa perfide présence en ville et toutes ces choses étranges s'y passant !" Et puis une fois de plus elle s'attaquait à ce qu'avait batit son fils au final puisque visiblement son unique but dans sa vie était de pourir la vie de ses enfants. Ah c'est sur qu'Esther Mikaelson n'obtiendrait jamais l'award de la mère du siècle.

A l'instant même où je vis changer le visage de l'hybride, je me mis à regretter ma manière de lui annoncer ça. Je fermais les yeux un instant en soupirant. Bordel, j'avais beau essayer, je n'arrivais pas à ne pas ressentir une profonde amitié pour lui. Même s'il n'en voulait pas et passer son temps à me faire comprendre qu'il pourrait me buter pas pur amusement. Le verre que maintenait Klaus entre ses doigts vola en éclat. Je regardais l'hybride originel serrer son poing jusqu'à ce que les cristaux viennent lui entailler la chair et le faire saigner. Je détournais mon regard de cette vision en essayant de rester calme. Brusquement, il se relevait et me hurlais presque dessus. Je le regardais à nouveau, je voyais au tréfond de ses prunelles que la colère et la peur était toujours intacte lorsqu'il s'agissait de ses parents. Si Esther avait pu revenir, ainsi que Klaus, Elijah, Stefan... ça voulait dire que bien d'autres surprises risquaient de nous attendre. Des surprises bien moins réjouissantes. Je lui répondais alors calmement ans bouger.

"Je ne m'amuserais pas à plaisanter sur un tel sujet Klaus même si oui, je préférerais largement avoir tord."

Principalement car ça voudrait dire qu'Alaric serait toujours Alaric et que nous n'étions pas tous en danger de mort imminente. Je regardais Klaus faire les cents pas, je restais assise dans le fauteuil sans rien dire ni bouger. Je savais que lorsqu'il était dans cet état, il fallait le laisser faire et gérer. Mon regard cristallin s'arrêta dans le sien lorsqu'il me fit face à nouveau, un index pointé vers moi.

"Il va effectivement nous falloir une puissante sorcière, j'aurai aimé contacter Bonnie pour prêter main forte à ta soeur mais... elle est injoignable depuis des mois." Je me pinçais les lèvres avant de poursuivre. "Je pense qu'elle est à la Robichaux Academy... Mais je n'ai aucune certitude. Il faut que tu saches qu'elle a transformé Alaric, comme la première fois." Je me lève à mon tour pour me servir un verre car évoquer ce sujet me vrille les entrailles. "Elle essaye de le manipuler et lorsque je suis tombée sur lui, il était attiré par cet établissement. J'ai réussis à l'éloigner et il lutte de toutes ses forces pour ne pas la laisser prendre le dessus mais cette entrevue avec elle a été assez... musclée. Je pense que la seule chose qui a retenu Alaric de ne pas me tuer et le lien que nous avons avec les jumelles." Je buvais une gorgée de mon verre pour garder une certaine contenance. J'avais clairement peur de perdre tout ce qui me restais de plus cher. Les filles, Alaric, Klaus. A cette pensée, je buvais mon verre d'une traite et le poser sur la table. Je me rapprochais de Klaus en soupirant.

"S'il te plait, je sais ce que ça représente pour toi et que c'est ta mère mais, ne te jette pas dans ce combat seul. Il faut qu'on fasse équipe pour protéger ceux qui nous sont chers." Je me mordais l'intérieur des joues en le regardant avec sincérité avant d'ajouter. "Il y a d'autres faits dont je dois t'informer. Premièrement, il y a un chasseur en ville, "Death Mask", une jeune louve qui vient d'entrer à l'académie l'a croisé en ville avec Josie, il aurait déjà fait des victimes. J'ai mis en place un plan d'urgence à l'école afin que les élèves restent à l'intérieur pour les protéger le temps qu'on mettent la main sur ce tueur apparement redoutable. Je suis déjà sur sa piste..." Je ne perdais généralement pas de temps lorsqu'il s'agissait de chasseur, je savais que trop bien de quoi ils étaient capables et ma priorité était de protéger mes filles, mais aussi tous les jeunes de l'école et mes amis. "Et hum..." Je baissais mon regard alors que ma gorge se nouée. "Stefan est en vie." J'avais dis ça brusquement, comme si les mots me brulaient les lèvres. Klaus était le premier proche à qui je le confiais. Même si lui ne se considérait plus comme "un proche"... je n'arrivais pas à le voir différement que celui qu'il était avant sa mort. Je relevais mon regard vers Klaus pour éclaircir cette révélation. "Il est humain et à moitié amnésique mais... vivant. Ce qui signifie que tu n'es pas le seul avec ton frère à être revenu, en plus d'Esther et ça laisse présager d'autres retours moins appréciable que le tiens." Je ne savais pas s'il s'agissait d'une faille ou d'un sort mené par la sorcière originelle mais... tout ceci ne présageait pas un avenir serein pour la Nouvelle-Orléans. Je relevais mon regard vers Klaus qui devait ingérer une tonne d'informations à la fois. J'espérais juste que nous pourrions faire équipe, j'avais clairement besoin de lui... je ne réussirais pas à gérer toute cette merde seule.

Le silence dans la pièce rendait Caroline presque nerveuse. Elle fixait alors celui sans qui elle ne serait certainement pas là aujourd'hui. Klaus malgré tous les désaccords qu'ils pouvaient avoir, restait un pillier fiable et solide dans sa vie. Une constante rassurante et un ami qu'elle avait besoin de sentir à ses cotés. Presque égoïstement. Partager ainsi toutes ces informations qui lui arrivaient de toutes parts depuis des jours était en train de brutalement la vider de cette énergie et tension négative qu'elle accumulait sans jamais lâcher prise. Elle était profondément inquiète pour Alaric, pour ses filles, pour Klaus et tout le reste autours n'arrangeait rien. Le retour de Stefan mettait ses émotions à rude épreuve. Elle se sentait tant horrible d'avoir été plus en paix lorsqu'il était encore mort. Depuis son retour, elle ressentait des sentiments tellement violent et douloureux à son égard. Il l'avait abandonné, encore, comme approximativement tous les hommes de sa vie. Son père, Matt, Tyler... Stefan avait peut-être était celui qui lui avait fait le plus de mal alors. Emportant avec lui son coeur jusqu'en enfer. Cependant, il ne semblait pas être revenu avec. Sentimentalement, Caroline se sentait morte de l'intérieur. Encore bien plus depuis son retour. Evoquer son retour devant Klaus, le seul proche à qui elle avait pu confier cette information -en dehors de ses filles qu'elle avait prévenu pour qu'elles ne soient pas surprise et aussi les protéger- faisait remonter une vague d'émotion qu'elle gardait sous contrôle jusqu'à présent. Le regard de Klaus croisa le sien, leur deux regards s'accrochèrent alors qu'il brisait enfin ce silence devenu presque suffoquant. Ses mots la firent sourire doucement. Une fraction de seconde, elle retrouva le Klaus qu'elle connaissait bien et cette toute petite lueur lui fit un bien fou. Elle savait qu'elle pouvait en dépit de tout compte sur son soutien. "A ton avis... l'est-elle ?" Son regard se teintait d'une légère espièglerie et complicité avec celui qui lui avait si souvent montré le chemin dans cette éternité sombre et floue, il l'avait sorti des sentiers battus. "Tu serais surpris de vois tout ce que j'ai appris à apprécier de cette éternité... Tu serais sans doute fier de ton enseignement."

Elle dodelina de la tête avant de se diriger vers le bar pour resservir un verre à Klaus vu comment le précédent avait fini et chose moins courante, elle s'en servit un. Elle en avait besoin après tout ce qu'ils venaient d'évoquer. Alors qu'elle revenait vers lui en lui tendant son verre. Son regard croisa à nouveau celui de Klaus. Sentir son soutien rassurait la vampire, elle n'était plus seule face à tout ça. Alaric avait peut être une chance de s'en sortir alors. Devant les mises en gardes de Klaus, le regard de Caroline  changea doucement, une légère ride apparaissant sur son front. Ses mâchoires se serrèrent doucement. Elle était prête à tout pour sa famille, que se soit pour les filles ou leur père. "We're always be a family." Les mots d'Alaric résonnait dans sa tête à cet instant précis. Son regard azuré perdu dans le vague revint s'ancrer à celui de Klaus alors qu'il évoquait Stefan. Le regard de Caroline s'embua légèrement alors que sa main se resserrait sur son verre. La colère, la douleur, sournoise vibrait encore en elle. Ma priorité ? Le calme de l'hybride et ses questions amenaient Caroline à aborder les problèmes d'un angle différent. Elle qui se sentait submergé jusque là avec tous ces fronts qui se présentaient en même temps à elle. Klaus lui savait aller à l'essentiel, méthodiquement et c'était certainement pour ça que ses plans à lui n'échouait jamais. Du moins, s'ils échouaient, celui de secours le tirait toujours d'affaire. "Ma priorité restera toujours ma famille... Aujourd'hui, Esther nous menace tous les cinq... Ce combat est ma priorité." Les jumelles, Alaric et Klaus était sa priorité. "Et je suis prête à tous les sacrifices pour ça Klaus..." Il pouvait lire dans son regard sa profonde sincérité et détermination. Elle porta son verre à ses lèvres et le descendit d'une traite avant de le poser sur la table basse. "Stefan à fait un choix le soir de nos noces, et avec lui... il a perdu une quelconque place dans mes priorités..." Sa voix était devenue plus sombre et froide. Elle prenait doucement conscience que malgré son amour pour le Stefan qu'elle avait suivi, qu'elle avait épousé, en laissant sa vie de Dallas avec Alaric et les filles derrière elle, elle ne pourrait plus aimé celui qui jetait dans l'enfer en l'abandonnant une nouvelle fois sans se retourner. Elle ne négligeait pas que son acte restait héroique pour sauver son frère... Mais Caroline désormais avait décidé de ne plus l'inclure dans ses décisions concernant sa propre famille. Peut importe ce qu'elle aurait à faire ou sacrifier, stefan ne rentrerait plus jamais en compte dans ces décisions.