Lost in confusion, like an illusion. Ft Marcel Gerard

lost in confusion like an illusion

Voilà quelques semaines que je redécouvrais les rues de la Nouvelle-Orléans, intégrant petit à petit, de nouveau l'école comme j'avais un peu tirer un trait là-dessus depuis que certaines complications s'étaient imposés à moi. J'avais fait la connaissance d'un jeune loup que je n'avais jamais vu avant récemment, qui semblait être un gamin particulier, il piquait ma curiosité. J'avais tenté de le recroiser dans les alentours de l'école depuis, mais en vain. Je n'avais pas recroisé mon père depuis notre rencontre dans cette église, alors que je ne savais toujours pas comment je devais vivre son retour, ni même celui de ma mère d'ailleurs. J'étais heureuse de les savoir parmi nous de nouveau alors que je savais pertinemment que cela n’entraînerait rien de bon prochainement. Pourquoi devais-je toujours voir le mauvais de ce qui m'entoure alors qu'autrefois, j'avais l'impression de chercher le bon dans tout ce qui m'arrivait. Comme quoi les drames changent une vie. J'avais eu beaucoup à travailler sur moi-même pour parvenir à créer mes défenses, pour forger mon caractère. Mon cheminement n'était peut-être pas aussi joyeux que j'avais pu l'imaginer, pourtant, je n'en regrettais aucune partie, c'est ce qui me permettait aujourd'hui de connaître un peu plus mes limites. Certes, j'avais tiré un trait sur ma famille pendant une période de plus de douze mois, simplement pour mettre de la lucidité dans mon quotidien suite à ma chute. Je remettais facilement la faute sur la Nouvelle-Orléans pour mes pertes de contrôle, alors que je savais pertinemment que cela datait depuis bien plus longtemps. Certes, la ville ne m'aidait en rien, mais elle n'était pas pleinement responsable de tout ce qui pouvait m'arriver ces derniers temps.

J'avais profité d'un moment dans la journée où personne n'était à la maison pour me faufiler dans ma chambre, étant donné que je n'y dormais pas. J'avais ramassé mon ancien carnet de dessin et quelques crayons avant de quitter, passant par la cuisine pour prendre une petite collation pour la route. En quittant le manoir, j'avais pris la direction de la forêt, à l'extrémité de la ville afin de prendre du temps pour moi loin de tous. Plus jeune, j'avais l'habitude de venir ici lorsque je me sentais un peu perdue, ce qui était le cas ces derniers temps. Je n'osais plus mettre les pieds près du bayou, comme les retrouvailles avec ma mère m'avait tout autant mélanger que celui de mon père. J'avais sorti mon carnet à dessin afin d'entamer un croquis basé sur des souvenirs que j'avais de mon enfance, bien qu'un peu flou, je parvenais à faire le commencement d'une esquisse de mes parents. Le craquement d'une brindille derrière moi attira mon attention, alors que je tournais légèrement la tête dans la direction en question, j’aperçus au loin une silhouette que je reconnaîtrais toujours, celle de Marcel. Je l'avais revu deux ou trois fois depuis la mort de mes parents, comme j'avais préféré garder mes distances de tout le monde, cependant nous avions longuement échangés par messages. Il ignorait certes encore beaucoup à mon sujet, comme j'avais gardé bien des choses pour moi, pour éviter d’inquiéter les gens à qui je tenais. Je posais alors mon carnet au sol pour me redresser en courant dans sa direction, alors que je me jetais dans ses bras sans même attendre son approbation.

- Marcel ! Avais-je lancé en refermant mes bras autour de sa nuque. Je suis heureuse de te revoir, je croyais que tu avais quitté la ville… Repris-je aussitôt.