Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé | Terminé.

Cela faisait plusieurs semaines que Damon avait passé des soirées à ressasser mon passé, avant que je ne meure. Il n’avait pas perdu de temps, et sa détermination était encore et toujours au rendez-vous. Il m’avait expliqué que j’étais auparavant vampire, et que j’avais vécu des années en sa compagnie. Il avait aussi décrit les grandes lignes, mais le temps manquait pour tout décrire. Il m’avait parlé vaguement d’une certaine Elena, une brune avec laquelle j’étais sorti quelques temps et qui était ensuite passée dans ses bras. Il m’avait ensuite raconté ardument que j’était tombé raide dingue d’une blonde déterminée, emplie de joie de vivre et avec un grand cœur, la meilleure amie d’Elena, m’avait-il dit. Mais il m’avait dit qu’elle n’avait pas supporté ma mort et qu’elle était partie loin d’ici, essayant de reprendre un nouveau départ. Qu’est-ce que cela signifiait ? Cela signifiait que je ne pourrais pas la revoir, pas me souvenir encore plus d’elle.

Un soir, j’allais au bar le plus connu de la ville, et je m’installai puis fit signe au barman. Il vient vers moi et me demanda ma commande, puis alla la préparer. J’attendait patiemment qu’il revienne, scrutant les alentours en même temps, accoudé au bar. Il y avait un groupe de personnes juste à côté de moi, je ne voyais donc pas très bien à ma gauche, si ce n’est que ce groupe avait l’air de bien s’amuser, de bien rigoler, et surtout… de bien boire. Damon m’avait rappelé comme on rigolait nous aussi, lorsque l’on buvait un verre à ce même bar. Voir ces gens sourire et rire, cela me rendait extrêmement nostalgique. J’étais pensif, et lorsque le barman revint vers moi avec mon verre, il dû même m’interpeller pour que je sorte de mes pensées et lui prête de nouveau attention. Je me retournais donc vers lui, m’excusant automatiquement puis sortait mon portefeuille pour le payer lorsqu’il posa le verre devant moi sur le bar. Ensuite, le barman reprit ses affaires auprès des autres personnes attendant eux aussi leur verre. Je pris le mien et le portait à mes lèvres lorsque le groupe se tenant à côté de moi partait. Je voyais bien plus clair à présent, notamment le fait qu’une belle blonde était accoudée elle aussi au bar, accompagnée comme seul compagnon, de son verre. Je restais un petit instant, de nouveau perdu dans mes pensées, à la regarder, puis je détournais ensuite le regard, cependant perturbé de voir ce visage qui, au fond de moi, ne m’avait pas l’air si inconnu que ça.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Je poussais la porte du bar de manière affligée. J'étais fatiguée et lassée de ce retour en Nouvelle Orléans. Rien ne se passait comme j'avais pu l'imaginer. J'étais partie plusieurs mois avec Lizzie et Josie, espérant amoindrir ce trou béant dans ma poitrine. J'avais ensuite ressentie le besoin de rentrer en apprenant la mort de Klaus. Besoin de revoir mes amis. Besoin de renouer avec cette vie... Seulement plus rien n'étais comme avant. Je n'avais pas encore réussis à revoir ni Elena, ni Bonnie... mes meilleures amies me manquaient. Damon n'était pas là non plus. Je pensais pouvoir compter sur Klaus... mais son expérience dans les ténèbres avaient causé bien plus de séquelles que je ne voulais l'admettre. Je me sentais tellement seule. Tellement en insécurité. J'avais déjà été attaqué deux fois depuis mon retour et à chaque reprises, j'avais senti cette envie de baisser les bras. Arrêter de me débattre et laisser la mort venir me saisir. Alors que je rentrais dans le Rousseau dans l'idée de noyer ma mélancolie ce soir, je me disais que sans mes filles, cela ferais longtemps que j'aurais abandonné pour le rejoindre.

Je ne prêtais pas attention au monde dans le bar, je traversais simplement pour m'installer au comptoir et commander une éternelle Téquila. Ma boisson préférée. Je regardais le verre devant moi. J'avais l'impression ce soir d'être morte à l'intérieur de moi. Mon mari me manquais. Mes amis également. Mes filles. Je fermais les yeux pour inspirer un court instant avant de descendre mon verre d'une traite. Grimaçant légèrement, je levais la main vers le barman pour en demander un autre. Je faisais tourner autours de mon doigts mon alliance que je n'avais jamais retiré depuis son sacrifice. Je me mordais la lèvre alors que mon esprit divaguait dans les souvenirs de ces derniers instants heureux qu'avait été notre mariage. Le bruit de mon verre atterrissant sur le bar devant moi me sortit brutalement de ma rêverie. Je posais ma main sur le verre et le faisais tourner entre mes doigts. Perdu dans mes pensées, je ne remarquais personne autours de moi. Jusqu'à ce que ce groupe me bouscule légèrement en s'éloignant du comptoir pour rejoindre la salle. Devant les excuses de la jeune femme, je me forçais à sourire et à mumurer un "Ce n'est rien..." . Un élan de bonté et de bienveillance dont je ne pouvais pas me passer malgré ma douleur lancinante. Je regardais ces jeunes s'éloignaient, plein d'insoucience, de vie, de rire, de jeunesse... une vie pleine et remplie les attendant. Je soupirais mélancoliquement avant de me retourner et d'accrocher le regard de l'homme qui semblait me dévisager depuis quelques minutes.

Je cru bien sentir mon coeur cesser de battre. Le verre entre mes doigts venaient d'éclater sous la pression brusque de ma main répandant le liquide sur le bar et quelques gouttes de mon sang. Je ne sentais pas la douleur des éclats de verres dans ma chair. Le monde autours de moi venait tout simplement de s'arrêter brusquement ! Les éclats de voix autours n'étaient plus qu'un bourdonnement lointain. Je respirais par automatisme péniblement et je sentais cette chaleur si particulière qui vous envahit quand vous luttez pour ne pas vous évanouir. L'illusion était parfaite ! Les mêmes traits anguleux de son visage. Le même regard si expressif, si doux. Sa stature, ses gestes et... son odeur... Son parfum... Un tremblement viens s'emparer de mon corps, les larmes envahissent mon regard alors que comme un robot je me lève de mon tabouret. Pâle, je m'avance vers lui... réduisant la distance des quelques tabourets nous séparant... "Ste... Stefan ?" Je tremble et je suis au bord de la crise de nerf. Comment pouvait il être ici ? En vie ? Klaus était revenu d'entre les morts... Klaus était revenu !!! Pourquoi pas Stefan ??? Mais alors... pourquoi n'avait il rien fait pour me retrouver ? Tout semblait réel, mais rien ne semblait plus compliqué qu'à cet instant présent. J'oscillais entre l'envie furieuse de sauter à son cou, d'aposer mes lèvres sur les siennes brutalement, lui hurler à quel point son absence avait été une véritable torture et lui crier à quel point je l'aimais. Pourtant, quelques choses me retenais... comme si je savais que je ne devais pas brusquer les choses, comme si le toucher voudrais dire risquer qu'il ne s'évapore dans la seconde. Les larmes roulaient sur mes joues rosies.... Alors que j'ajoutais à bout de souffle. "Stefan dis moi... dis moi que c'est toi... dis moi que je ne suis pas en train de rêver..."

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Après ces quelques longs mois passés au fond de mon cercueil -ou devrions-nous plutôt compter en années interminables, peut-être que ceux qui m’appréciaient il fut un temps -du temps où j’étais encore vivant- pensaient cela. Peut-être bien ou peut-être pas. Peu importait, à présent. J’étais moi aussi dans le même état d’esprit que la jeune femme blonde qui se tenait proche de moi et qui, au fil du temps, de ces quelques minutes passées à la regarder, ne me paraissait pas si inconnue que ça, finalement. Certes j’avais oublié plus de la moitié de mon passé, mais mon cher frère Damon m’en avait fait un bref résumé. C’était ainsi que la vie en avait décidé, visiblement. Déterminée à m’en faire manger le sol au vu de toutes les horreurs que j’avaient pu commettre les années passés, où j’étais…comment avait-il dit ? Un Boucher. Oui, c’est ça, un monstre, en clair. En fait, j’étais un monstre. C’était toujours aussi terriblement douloureux à encaisser, surtout après une longue période sans me souvenir de quoi que ce soit, et ensuite une période intensive à essayer de me souvenir, qui fut très éprouvante autant physiquement qu’en émotions. Surtout en compagnie d’un frère qui ne prend pas forcément de pincettes pour vous remémorer vos instants les plus impensables. Comme quoi, au moment de notre mort, nous pouvons nous rendre compte que tout au long de notre vie, il y a des tas de choses que nous regrettons amèrement d’avoir fait. Mais maintenant que j’étais redevenu humain, c’était comme si on me punissait des horreurs que j’avaient commises. Et en fin de compte, je devais bien avouer que cela m’arrangeait. Si vulnérable j’étais devenu, plus facilement je pouvais regretter mes erreurs irréparables du passé. Bien fait, Stefan. C’est ainsi que fut écrite la fin de l’histoire d’un ignoble petit vampire nommé Stefan Salvatore. Eh oui, je n’ai pas grand-chose à raconter, c’est encore tout fouillis dans ma tête. Mais je suis déterminé plus que tout à passer au-dessus de tout ça et retrouver la totalité de ma mémoire, quoi qu’il en coûte.

Je sortais enfin de mes songes. Je ne pouvais décemment pas cesser d’accrocher mon regard à la jeune femme blonde. Non seulement elle était loin de me paraître inconnue à présent, mais elle avait un regard si doux…et à la fois si douloureux. Elle semblait avoir mal. Et en tant que gentilhomme, je me devais d’être curieux et d’aller lui adresser la parole. Mais comment alors qu’elle venait tout juste de serrer très fortement son verre entre les mains ? Je restais donc sur mes réserves et m’attelait à continuer de la regarde tout simplement, avec un regard complètement perdu. Je ne savais décidément pas comment prendre le geste qui venait de s’effectuer par une si jolie femme. Et en plus elle avait prononcé mon nom…je n’étais pas le seul Stefan sur Terre, loin de là, mais là ça tombait à pic…

Je lui répondais donc, d’une voix nonchalante.
- Oui, je…je m’appelle bien Stefan. Mais…il y a tellement de Stefan sur cette Terre que…peut-être est-ce qu’avec une probabilité infime, tu pourrais peut-être...te tromper de personne ?
Que je me sentais bête d'avoir dit ça. Il était impossible qu'elle se soit trompée, sachant qu'elle apposait sur le bon visage un nom exact. Je ne savais et n’osait rien dire d’autre pour le moment. Tout ce que je souhaitais en ce moment précis, c’était découvrir pourquoi ce visage était si irrésistible à mes yeux, à mesure que je m’efforçais de le regarder avec un petit peu moins d’insistance. C’était trop dur de le quitter des yeux.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé
Devant son air ahuri, je sentais que ce qui allait suivre allait m'anéantir. Je tremblais alors que mon esprit peinait à réaliser qui il avait devant lui. Je me répétais que Klaus était revenu lui même à la vie, et bon nombre encore de mes amis au cours de ces decennies. Mais Stefan était mort d'une manière si brutale et qui semblait si définitive... que je n'avais jamais réalisé que son retour serait un jour possible. Je vivais, depuis lors, avec ce deuil lors à porter. Vivant un jour après l'autre précipalement pour mes filles et l'école. Je n'avais pas d'autre but dans cette éternité que celui de veiller sur les jumelles et d'accompagner tous ces jeunes sorcies, loups ou vampires. Alors que doucement je caressais l'espoir que je ne devenais pas folle, qu'il n'était pas le fruit d'une illusion. Je percevais alors également les prémisces de ce qui s'annonçait peut être pire que sa mort. Sa vie... sans souvenir de notre histoire. Je voyais dans son regard vide, pas la moindre trace de l'étincelle qu'il avait pour moi lorsqu'il me regardait avant sa mort. Comme si j'étais... une étrangère. Il me dévisageait, avec insistance, soit me pensant folle soit... cherchant dans son esprit embrouillé à remettre mon visage sur des souvenirs. Ses premiers mots me confirmèrent qu'il était bien lui... Stefan... Stefan Salvatore et non un double ou un sosie. Les mots qui suivirent confirmaient eux mes doutes... Il ne se souvenait pas de moi. Les miettes de mon coeur déjà anéantit par sa mort venaient de se consummer en un tas de cendre brûlant et douloureux. Me tromper ? Est-ce que je pourrais me tromper ? Ne pas reconnaitre mon mari ? Je restais interdite devant lui. Je cherchais la faille, je cherchais à me réveiller de ce cauchemar. Pourquoi est-ce que depuis mon retour tout semblait vouloir aller de travers ? Pourquoi les miens étaient ils tous frappé par des maux étranges ? Klaus n'était plus le même, mais je pouvais gérer. Alaric se battait contre ses vieux démons, mais ça aussi je pouvais gérer. Stefan revenant d'entre les morts sans aucun souvenir de nous... ç'en était trop pour moi. Je sentis une déferlente d'émotions négatives m'envahir. Mon corps se mit à trembler et l'envie brutale de tout renverser sur mon passage dans ce bar me consuma de l'intérieur. J'aurais voulu éteindre toute cette souffrance, tourner le bouton sur OFF pour ne plus ressentir cette douleur déchirante... mais j'avais deux filles. Deux magnifiques filles qui comptaient sur moi. Je ne pouvais pas les abandonner. je n'en avais pas le droit ! Jamais.

"Me tromper ?" Reussis-je à articuler péniblement dans un souffle. Un rire nerveux m'échappa à travers mes larmes. "Oui... je... c'est peut être ça... je dois... me tromper... ou... ou devenir folle...je... j'ai besoin d'air..."

Rapidement je m'éloignais du bar, je bousculais plusieurs personnes sur mon passage pour sortir à l'extérieur et faire plusieurs pas. Je traversais la rue sans même regarder où j'allais, le visage baignait de larmes, je cherchais le calme d'une ruelle sombre où personne ne verrais mon visage déformait par le vampire qui prenait le dessus. Les cernes violacés, les veines saillantes, les crocs. Je me mis à frapper de toute mes forces contre un mur qui se fissura et un cri de rage s'extirpa de ma cage thoracique. Les mains tremblantes, je sortais mon téléphone de ma poche pour essayer de contacter Damon. Etait il au courant ? Pouvait il rappliquer afin qu'on gère ça ensemble ? Je composais son numéro et après seulement quelques secondes "Vous êtes sur le portable de Damon, je suis trop occupé pour vous répondre, laissez..." Dans un cri je balançais mon téléphone contre le mur manquant de peu de l'envoyer en pleine tête du Stefan amnésique qui m'avais suivis. Je sursautais et me détournais pour cacher mon visage de vampire de sa vue. Mes mains sur mon visage tremblaient alors que je ne réussissais pas à reprendre le contrôle. "Va t'en... Laisse moi !!!" Oh j'avais tellement rêvé son retour !! Toutes les nuits, chaque jours mon esprit me torturais dans l'espoir vain d'un jour le retrouver. Mais voir ce vide dans son regard, voir à quel point toute notre histoire avait été effacé de sa mémoire, non... je n'y parvenais pas. Je ne réussirai pas à le regarder... l'émotion était trop brutale, je me sentais au bord de la crise de nerf. Je ne croyais pas être assez forte pour encaisser ça.

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C’est dingue comme la vie pouvait se montrer cruelle. N’était-ce pas suffisant de m’avoir fait ressusciter sans me laisse la moindre trace d’un souvenir ? Me laissant au beau milieu d’une forêt, me réveillant d’un long et dur sommeil empli de blessures du passé sans que je ne puisse rien n’y faire ? Non ce serais trop beau, trop beau de rêver, de pouvoir revivre normalement, enfin tout du moins d’avoir un semblant de vie normale. Tout avait changé. Dans mon regard, je sentais bien qu’une seule et même émotion paraissait : la tristesse. Pourquoi n’avais-je pas le droit de me souvenir, pourquoi a-t-il fallu que l’on me fasse tout oublier, jusqu’à même que je ne me souvienne plus de quoi que ce soit ? Qu’avais-je fait de si mal pour ça ? Je savais bien que je n’étais pas un sain, je n’ai jamais pensé une seule seconde à ça. Mais la question que je me posais, chaque soir en rentrant les bras ballants, le visage dénué d’émotions chez moi, c’était « Que fallait-il que je fasse ? Si l’on m’avait fait revenir c’était bien pour une raison, non ? Fallait-il que j’accomplisse quelque chose pour enfin avoir le droit de retrouver l’intégralité de mes souvenirs ? ». Chaque soir, chaque seconde qui passait était douloureuse. Et encore, le mot était faible. Pourquoi ne pouvais-je pas arriver à savoir, à me souvenir ? Peut-être qu’avant de mourir devais-je déjà accomplir une mission, signe de reconnaissance pour quelqu’un qui m’avais rendu service ? Oh la la, que je m’en posais des questions, au point de me rendre encore plus dingue et paumé que je ne l’étais déjà. Je me hais. Oui, je peux le dire, j’ai le droit.

Lorsque je dû faire face à la subite réaction de la jeune femme blonde, je sursautais et clignais plusieurs fois des yeux. Lorsqu’elle sortit en trombe du bar, je me mis à la suivre mais…je regrettait de suite amèrement ce geste de bienveillance envers elle. Je m’arrêtais net pour éviter de justesse son téléphone qui avait manqué de m’arriver en pleine tête et lorsqu’elle s’adressa à moi en me jetant un regard presque glacial, je restais immobile devant elle, presque terrorisé. Je ne sais pas ce qu’il se passait en moi, mais il se passait quelque chose. Maintenant, non seulement son visage, mais aussi sa voix, ne m’était pas inconnue. Elle avait beau parler sèchement, mais j’aimais la tonalité de sa voix, comme si elle m’avait atrocement manqué. Je sais, ce sentiment est plus qu’étrange mais après tout. Je restais figé sur place comme paralysé, et je tremblais légèrement. Je ne savais pas où me mettre, elle était dévastée et...une nouvelle fois, j'en étais la cause. Décidément, depuis mon retour, je ne faisais que des bourdes, et là on peut dire que s'en est une énorme. J'avais presque envie de fuir tellement j'avais des remords, des remords de lui faire autant de peine. Mais je devais garder mon sang-froid et au moins lui présenter des excuses, et tant pis si j'en payais les conséquences, peut-être qu'elle allait me gifler mais au vu des circonstances, je le méritais. J'avais horreur de me regarder en face mais là il était clair que je n'en serai plus capable lorsque je rentrerai chez moi. Cette femme devant moi, j'avais de plus en plus le sentiment de la connaître, mais bien plus. Il se passait quelque chose en moi, je devais tout faire pour affronter mon envie d'éclater en sanglots incontrôlés devant elle parce que...parce que je ne m'en donnerai pas l'autorisation. Pas maintenant. Peinant à la regarder dans les yeux, empli de honte, je lui parlais d'une voix tremblante.
- Je…je suis désolé…Car…
La moitié d’un nom était sorti subitement de ma bouche et des larmes commençaient à couler à une vitesse grand V de mes joues. La moitié d’un nom bordel, ce n’est pas assez… Force toi Stefan, cherche, même si ça te travaille !

Soudain, un énorme pincement au cœur m’envahit. Je crus que mon visage se décomposait littéralement. Ma respiration de pauvre petit humain perdu, à la quête chaque seconde de ses souvenirs battait la chamade.
- Tu t’appelles…Caroline…c’est ça ?...
J'avais eu beau trouver un nom, mais ce que je me sentais ridicule face à elle. J'avais encore une fois mis mon nez là où je n'aurai pas dû...j'ai blessé une jolie femme, qui, en plus d'être jolie, me connaissait et...et je la connaissais.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça. Pas si c'était un simple humain, pas s'il n'avait aucun souvenir de moi, de notre relation, de notre monde. J'avais encaissé énormément de deuil dans ma vie. Vraiment. Ma mère, mon père, mes amis... mes peines de coeur n'avait aussi cessé de mon tourmenter une longue partie de mon existence. Je pensais ne rien mériter de mieux. Jusqu'à ce que nos sentiments avec Stefan n'évolue. Lors de notre mariage, j'y avais cru. J'avais enfin cru que le bonheur serait pour nous, à porté de main. Mais ce bonheur n'avait duré que quelques heures. Jusqu'à ce qu'il ne décide de se sacrifier à la place de Damon. Laissant l'opportunité à Damon&Elena d'une vie heureuse ensemble... mais nous, nous n'y avions pas droit. Anéantie je m'étais pourtant relevé une fois de plus, pour mes filles principalement et elles étaient tout pour moi. Mon unique but étant de trouver un moyen d'éviter la fusion, de m'occuper de cette école que j'avais batie avec Alaric, en mémoire de Stefan. Je faisais face chaque jours. Faisant de Lizzie, Josie et Alaric mes priorités car ils étaient la seule famille que j'avais. Et lorsque je n'y croyais plus... que je commençais à accepter le fait de ne jamais revoir Stefan... Voilà qu'il réapparraissait. Mais comme le destin à visiblement décidé de se foutre de moi jusqu'au bout... il était entièrement amnésique. Pourquoi est-ce que je ne réussissais pas à encaisser cette information. Tremblante, je tentais de me calmer, laissant partir le vampire pour reprendre un visage lisse et me tourner vers lui. Les larmes ruisselaient sur mon visage alors que je lui faisais face. J'étais anéanties et les émotions qui se mélangeaient été toutes plus vives les unes que les autres. Tristesse, colère, amour, haine... je ne savais plus déméler tout ça. Lorsqu'il s'excusa et butta sur mon nom... je sentis mes entrailles se retourner. Je ne savais même plus quoi ressentir. Devais je me réjouir qu'il ne se souvienne de la moitié de mon nom ? Non je n'y arrivais pas. je trouvais ça injuste. pourquoi est-ce que l'on nous faisait ça ? Quel était le but à part celui de nous torturer un peu plus. J'avais eut mon lot... je ne voulais plus de tout ça.

Lorsqu'enfin mon prénom d'entre ses lèvres, je fermais les yeux en prenant mon visage entre mes mains. Voilà ce à quoi j'étais réduis. Un prénom... Caroline. J'étais juste redevenu... Caroline. Je ne devrais pas lui en vouloir, et pourtant une partie de moi ne pouvait pas s'en empêcher. J'avais envie de le prendre, de le secouer, de lui dire je suis TA FEMME ! Avec toute la bienveillance du monde, j'avais accepté son sacrifice pour son frère, même si cela signifiait de ne plus le revoir... mais ça... je n'y arrivais pas. C'est comme si les dieux le renvoyait sur terre pour me narguer. Me prouver à quel point je ne méritais pas de trouver la paix et encore moins l'amour. Pourtant la vie m'avais offert le plus beau des miracles, celui d'être mère de deux filles magnifiques alors que ma condition ne me l'aurais jamais permise. Alors pourquoi, pourquoi la vie était elle capable de vous donner autant pour vous reprendre de l'autre coté. Pour nous rappeler à chaque seconde que nous n'étions rien sur cette terre. Abattue... je répondais las et brisée...

"Oui... je suis Caroline..." Je relevais mes yeux brillants vers lui alors que mes nerfs se relâchaient brutalement, j'avais l'impression que je pourrais m'écrouler à tout moment ainsi. "Te souviens d'autre chose ? Mon nom par exemple ?"

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Mon frère m’avait, et c’était peu de le dire, expliqué ce pourquoi j’étais mort. Il m’avait raconté que je m’étais sacrifié pour lui et ça, il l’avait toujours en travers de la gorge. Enfin tout du moins c’est ce que je ressentais lorsqu’il s’adressait à moi. Certes il était heureux de me savoir à nouveau en vie, mais maintenant il avait du travail sur la planche, et pas des moindres. Faire raviver des souvenirs perdus à quelqu’un, c’est loin d’être facile, et puis il fallait bien admettre que Damon n’y était pas toujours allé à la petite cuillère. Chaque soirée que l’on passait régulièrement à raviver des souvenirs enfouis était douloureux et fatiguant, aussi bien pour lui que pour moi. J’avais retrouvé la mémoire en ce qui le concernait, mais je savais bien qu’il ne m’avait pas encore tout dévoilé, loin de là. Nous avions encore des siècles à passer en revue et…chaque chapitre, était difficile. Non seulement j’avais du mal à savoir qui j’étais réellement, ensuite je ne savais pas ce que je devais faire pour enfin avoir le droit de retrouver la totalité de mes souvenirs, mais en plus je ne me souvenais plus de mes proches. Et pourtant, Damon me l’avait dit, ils étaient tout pour moi. Ils comptaient plus que ma propre vie et j’aurai donné ma vie pour eux. Ce que j’avais fait, au final. Ça je le savais. Mais ce n’était pas suffisant, j’avais encore soif de partir coûte que coûte à la quête de mes souvenirs, et je ne lâcherai rien. Si l’on m’avait donné le droit de revenir, c’était bien pour quelque chose.

Lorsque je vis le visage de la jeune femme Caroline se décomposer devant moi, je me figeais à nouveau, n’osant guère m’approcher d’elle.
- Je…je suis navré de t’avoir fait ça, je…
Je détournais le visage ainsi que le dos.
- Quitte à être ridicule…autant l’être jusqu’au bout. Je suis un mec paumé, d’accord ? Complètement paumé. Je sais pas, je me souviens plus de rien après un…malaise dans les bois après un footing.

Je pouffais nerveusement. Que j’étais con. C’était ce que j’avais bêtement cru en me réveillant au beau milieu de la forêt.
- Non c’est encore plus dingue que ça, crois-tu. En fait je suis bizarre. Ouais. Laisse tomber, j’aurai pas dû t’aborder comme ça, je ne sais que faire le mal autour de moi.

Une haine s’empara soudainement de moi et je serrai les poings, le dos tourné à la belle jeune femme.
- Oui au fur et à mesure que je te regarde je SAIS que je te connais et je SAIS que c’est bien plus que ça mais j’y arrive pas, peut-être que je suis complètement dingue mais c’est tellement brouillé dans ma tête que ça me rend complètement timbré !

Je shootais dans une pierre qui traînait et mourrait d’envie de mettre un bon coup de poing dans le mur de la rue. Je soufflais fortement, le visage toujours ravagé de larmes. Je me trouvais face au mur. Dans un souffle, de nouvelles révélations sortirent de ma bouche essoufflée.
- Tu…Tu t’appelais… Forbes…mais tu…as changé de nom…

J’essayais encore de creuser ma mémoire brouillée.
- Salvatore…
Après ces paroles, je n'osais plus rien dire. C'est comme si le temps venait de s'arrêter. Qu'avais-je dit ? Salvatore. Stefan Salvatore...Caroline Salvatore...Bordel quel nul tu fais Stefan...tu devrais avoir honte, tu aurais dû périr, ainsi cela aurait été mieux. Ce que tu mérite, c'est de ne plus avoir droit au bonheur. Tu n'es qu'un sale amnésique qui espère toujours retrouver la mémoire mais plus tu cours vers elle plus tu t'embrouilles l'esprit.
Je secouais la tête au bout de longues, très longues secondes. Il fallait que je me ressaisisse. Pas maintenant Stefan, pas maintenant.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Je le regardais se confondre en excuse puis doucement lui aussi craquer devant moi. J'étais pourtant dans l'incapacité la plus totale de le rassurer, de l'apaiser. Je n'y arrivais pas. Je regardais Stefan en proie à ses tourments mais je n'arrivais ni à bouger, ni à parler. J'étais figée dans une torpeur qui me glaçais le sang. Un malaise dans les bois ? Il avait brûlé en enfer avec Katherine Pierce. Cette sale garce avait finit par réussir ce qu'elle avait toujours souhaité. Ne pas m'aborder n'aurait pas été une solution. J'aurais tôt ou tard finit par l'apprendre ! Alors qu'il luttait contre lui même, face au mur, dans tous les sens du terme, il commença à se remémorer certains éléments à mon sujet. Mon nom, Forbes dans un premier temps, puis l'idée que j'en ai changé... sans blague ? Je tournais nerveusement mon alliance à mon doigt, celle que malgré les mois je n'avais jamais réussis à retirer. Les larmes ruisselaient silencieusement sur mes joues. Pourquoi son retour et son amnésie semblait m'anéantir encore plus qu'à sa mort ? Car je n'y mettais aucun sens... J'avais réussis à entamer mon deuil en me répétant qu'il était en paix en choisissant de sauver son frère. Mais là... je n'arrivais plus à penser correctement. Toute cette compréhension et cette bienveillance que je m'étais forcée de ressentir m'explosais en plein visage douloureusement. "Salvatore"... Lorsque le nom que j'avais décidé de porter en m'unissant à lui sortait de sa bouche, je sentie mon coeur se broyer sous la pression du moment. S'il me demandait si j'étais sa frangine j'allais sérieusement lui arracher la tête par contre... ou une jugulaire. Mais il semblait réaliser la coincidence frappante. Je frottais mon visage alors qu'il me tournait le dos, je ne devais ressembler plus à rien après avoir tant pleuré et je me sentais épuisée également. Meurtrie par ces retrouvailles... désastreuses.

"Je suis Caroline Forbes Salvatore, je suis devenue ta femme, le jour où... quelques heures après notre mariage... tu as décidé de te sacrifié pour laissr à ton frère une chance d'être heureux avec Elena..." Et jusqu'à présent, je n'avais jamais réalisé à quel point ce geste m'avais blessé. Cette position forcée d'accepté sa décision car sinon cela serait revenu à souhaiter la mort de Damon, mon ami et la tristesse sans fin de ma meilleure amie Elena. Stefan m'avais sacrifié en même temps que lui. Il avait sacrifié notre amour, notre unique chance de trouver la paix ensemble après tant de perte, tant de tourment. Il avait décidé de me laisser seule et... mort je ne pouvais pas lui en vouloir. Je l'aimais tellement... mais à présent qu'il était en vie... je n'arrivais pas à me défaire de ce sentiment de colère, je me sentais blessée, abusée, délaissée une fois de plus. Oh son acte était héroique je n'en doutais pas, mais la vie m'avais offert ma dose de malheur et il semblait que le récipient ne soit plein. Je n'arrivais pas à admettre son amnésie. Il ne se souvenait pas de moi... ou presque rien. Je prenais une inspiration avant de poursuivre. "Et... ils ont saisi cette chance... ils sont heureux et font leur vie ensemble... et moi je... j'ai batie cette école en ta mémoire et quand cette douleur est devenue insupportable... je suis partie aussi parce que j'ai deux filles et que je n'ai pas le droit de craquer. J'essaie d'être forte Stefan... bienvaillante et compréhensive mais je..." Ma voix s'étrangle alors que les sanglots affluent à nouveau. "Je t'aimais Stefan, je t'aimais tellement et tu as décidé ... de mourir je... je n'ai même pas pu te dire au revoir je... j'ai juste dut me contenter d'un message sur ton portable... Un stupide Message !" Je reculais, collant mon dos au mur car je sentais que j'allais flancher. Je me laissais glisser le long de ce dernier jusqu'à toucher le sol alors que mon corps se vidait de toute énergie d'un coup. Je n'étais pas préparé à tout ça, je n'y étais pas du tout préparé...

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Je me remémorais tous les souvenirs d’elle et moi dans ma tête. Des flashs me rappelant notre rencontre me revenaient en pleine tête. Je portais mes mains à ma tête et je fermais les yeux en les fronçant. J’étais prêt à m’épuiser de fatigue pour lui annoncer enfin que j’avais réussi à me souvenir de tous les événements. J’avais déjà bien été assez ridicule pour ce soir.
Elle me remémora notre mariage, et aussi le souvenir affreux du moment où j’ai décidé de me sacrifier afin de pouvoir permettre à Damon une vie heureuse en compagnie d’Elena. Et là, le coup du simple message… comment avais-je pu lui faire ça ? Si je devais me donner une raison, j’aurai dit que c’était le coup du « Je sais que tu refuseras que je me sacrifie donc le message est plus simple… » Bordel mais qu’est-ce que j’avais tout fait de travers. J'avais sacrifié ma vie pour le bonheur de mon frère mais j'avais perdu celle que j'aimais plus que tout. Je devais me souvenir, je lui devais bien ça.

Tandis que les flashs continuaient à défiler dans ma tête et s’approchaient à vitesse grand V du mariage, je me tournais fébrilement vers elle, marchant péniblement.
- Je…ne saurai quoi te dire si ce n’est que…que je suis sincèrement désolé…d’être partie comme ça et…et je crois que j’ai enfin trouvé…ce qu’il me manquait…
Je n’osais pas spécialement l’avouer parce que peut-être n’était-ce pas encore le moment propice mais, ce qu’il me manquait s’avérait se trouver juste devant moi. Le déclencheur de mes souvenirs les plus beaux, les plus intenses, les plus agréables… Et dire que les sorciers avaient décidé d’essayer de me faire oublier tout ça. Certes ils avaient parfaitement réussi leur coup, c’était certain, mais il y a une chose qu’ils avaient dû oublier : je suis déterminé et ça n’a pas changé. Un détail m’échappait cependant : pourquoi Damon n’avait-il pas pris la peine de me parler de tout ça, de Caroline et moi ? Pourquoi ? Même en présence d’Elena, il n’avait donc pas eu suffisamment de cœur pour pouvoir deviner que c’était le fruit de mes souvenirs, la prunelle de mes yeux ? Je lui en voulais, à mon frère, et à moi aussi. Terriblement. J’aimais mon frère, mais je détestais la fierté qu’il avait. Il savait pourtant que Caroline comptait plus que tout à mes yeux, puisque je l’ai vu à l’instant dans mes visions ! J’étais colérique mais à la fois empli de tristesse. C’était dingue ça, même en présence d’une humaine pleine de vie telle qu’Elena m’avais-t-il dit, il ne pouvait pas opter pour un semblant d’humanité lui aussi ? Incompréhensible il était.

Je restais devant elle et mes jambes devinrent frêles. Je tenais toujours ma tête entre mes mains tandis que les visions s’amenuisaient.
- C’est…toi…
Une fois ces deux mots évoqués, je m’accroupissais au sol, ne pouvant plus tenir. A la fois j’était plein de remords, mais aussi les souvenirs remontants à la surface étaient éprouvants pour moi, parce qu’enfin je m’en souvenais.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Je tenais ma tête entre mes mains. Malgré l'air frais de cette nuit, je peinais à respirer convenablement. J'étais bouleversée par ce qui se produisait. Je n'arrivais pas à croire que c'était bien réel. Ces retrouvailles je les avais rêvé maintes fois. Torturant mon esprit à chaque réveil, plus douloureux encore. Mais ce soir, ça n'était pas un rêve que je vivais, c'était un cauchemar. Pourquoi ça faisait si mal ? Il était de retour et je me sentais encore plus seule et désemparée que je ne l'avais jamais été. Je le regardais, à nouveau se rapprocher de moi. Est-ce que je devais profiter de la chance qui nous était donné ? Je devrais me réjouir, mais je n'y arrivais pas... quelque chose était brisé en moi et même si je m'étais imaginé qu'un jour, dans ce monde ou un autre, nos retrouvailles seraient tout ce que j'avais attendu, je me rendais compte que tout ceci n'était pas assez. ça n'enlevais en rien la douleur que j'avais ressentie tout ce temps. Ce sentiment affreux de sacrifice qu'il m'avait imposé. Il était sans doute l'homme que j'avais le plus aimé dans ma vie, et celui qui m'avait le plus anéantie. Je relevais mon visage baigné de larmes vers lui en essayant de reprendre ma respiration.

"Alors... tu te souviens maintenant ?" Je me mordais l'intérieur des joues en comprenant que j'avais ranimé quelque chose dans son esprit. ça ne me soulageais pas pour autant. "Tu étais peut être mort et... tu as subis les flammes de l'enfer Stefan... mais tu m'as sacrifié avec toi... j'ai vécu l'enfer après ta mort. Tu ne peux pas imaginer à quel point c'était douloureux, a quel point ça l'ai toujours. Si je suis encore debout à aller de l'avant, c'est uniquement pour Josie et Lizzie. Elles sont m'ont unique raison de continuer à me battre chaque jour Stefan... tu m'as anéanti et je... je sais que tu es désolé mais je... je ne peux pas oublier. ça fais tellement mal Stefan..."

Je passais mes mains sur mes joues. Je ressentais tellement de choses. La colère, la tristesse mêlé à la culpabilité de l'avoir laissé rejoindre Damon. Si j'étais resté j'aurais peut être pu changer le court des choses mais j'avais promis à Alaric de ne pas laisser Josie et Lizzie grandir sans leur mère. Comment avions nous pu en arriver là ? Quelques heures après s'être promis fidélité et soutient, et toutes ces conneries de valeurs que sont censés représenter le mariage.

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Je comprenais ce qu’elle ressentait. Je le ressentais, je ressentais chaque émotion qui passait à travers ses yeux.
- Je…je sais et…c’est justement la raison pour laquelle je te disais que je n’aurai jamais dû insister autant en te regardant tout à l’heure, adossée au bar parce que…au final j’avais juste l’air d’un pauvre débile qui se demandait bien s’il te connaissait, et c’est…il y a un sentiment horrible que je ressens à chaque fois que j’essaye de me souvenir c’est…le sentiment d’un vide profond, un trou béant dans mon cœur que je ne parvient pas à abreuver, c’est…c’est justement pour ça que j’évite de sortir parce que je sais pertinemment que si je recroise quelqu’un que je connais, qu’ils soit proche ou non, je vais lui faire du mal sans le vouloir tout simplement parce que mes souvenirs ce sont envolés…
Ce que je me sentais bête de lui dire tout cela. J’avais l’impression de ne faire que de me plaindre, et ce n’était pas ma volonté. Mais je n’y pouvais rien, j’étais tellement désolé et dépité de ce que je lui avais fait subir sans même le vouloir…je ne pouvais pas effacer mon regard vide.
- Tu sais, depuis que j’ai ressuscité j’ai…j’ai toujours cherché ce qu’il me manquait au fond de moi et grâce à toi, j’ai su…mais je l’ai perdu, et c’est bien fait pour moi…j’aurai pu réussir à contrôler ça peut-être que j’aurai pu…c’est sûr, j’aurai pu ne pas partir, ne pas te laisser comme ça en te laissant un pauvre message, mais j’avais tellement honte et j’étais tellement effrayé de ce que tu penserais que…enfin je…je comprends parfaitement que tu m’en veuilles parce que si j’étais à ta place, je t’en aurais voulu terriblement…
J’aurai voulu par-dessus tout que les choses se soient passées autrement, que nous ne soyons pas séparés comme ça, j’aurai tellement voulu les choisir tous les deux.
- Je me suis souvent dit que ce n’était pas plus mal que je ne sorte pas le soir, comme ça, à faire comme si je m’amusais, comme si je souriais, comme si je n’avais rien qui manquait à ma vie…mais je n’ai pas réussi, rien ne réussi à me faire oublier que ce qu’il me manque c’est… c’est toi…mais grâce à cette soirée que je pensais encore tout aussi nulle que toutes les autres depuis ces quelques mois, j’y ai retrouvé ma…ma femme…
Je baissais mes yeux bruns-verts brouillés de larmes sur sa bague, qu’elle n’avait pas retirée.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Je le regardais se confondre en excuses, mais plus il s'excusait, plus j'étais en colère. Aucune excuses ou paroles ne pourraient apaiser ma peine. Le temps et les actes feraient peut être leurs oeuvres. Je l'aimais. Profondément. Mais il m'avait brisé. A contre coeur, pour sauver son frère, je savais tout ça. Mais j'étais brisée de l'intérieur et malgré toute la volonté du monde, je ne pouvais pas réparer les dégats en claquant des doigts. Je ne savais même pas si un jour je serais capable d'y parvenir. Toutes ces années à voir les gens que j'aimais choisir des chemins où il me laissait sur le coté. Jusqu'à choisir la mort plutôt qu'une vie ou une éternité à mes cotés. Comment j'étais censée digérer tout ça ? Je n'y parvenais pas. C'était trop tôt, trop dur, trop brutal. Alors qu'il répétait qu'il aurait mieux fait de ne pas sortir je grognais légèrement en relevant mon regard d'un bleu perçant vers le sien.

"Arrête Stefan, tu crois sérieusement que je n'aurais pas été au courant d'une manière ou d'une autre ? Ce soir... hier, demain dans 6 mois qu'est-ce que ça aurait changé ? C'est Klaus qui a raison, fuir n'est jamais une solution. Jamais."

Le résultat était le même, aurait peut être même empiré avec le temps. Il s'excusait encore de son choix et je levais les yeux au ciel. ça faisait trop mal d'en parler.

"Arrête s'il te plait... j'étais sincère quand je te disais que je comprenais ton choix. En dépit de tout... je le comprends. S'il avait fallut que je me sacrifie pour sauver les filles ou Alaric je n'aurais jamais hésité une seconde. Nous le savons toi et moi. Mais je... je ne sais pas si j'aurais la force pour nous pardonner... pour nous donner une nouvelle chance. Stefan je suis à bout de force, je ne supporterais pas une nouvelle perte, un nouvel échec et je ne sais même pas si je suis capable d'aimer encore de cette manière là." J'essuyais mes joues à nouveau en grimaçant. "Chaque jours je vis la peur au ventre qu'il n'arrive malheur aux filles, à leur père ou à mes amis..."

Je voyais son regard posé sur mon alliance, je la regardais, la faisait tourner entre mes doigts. J'étais perdue et dévastée. J'avais envie que ces tourments s'arrêtent enfin. Je n'en pouvais plus de lutter inlassablement.

"Cette femme est morte avec toi Stefan... cette nuit là... la femme qui t'avais épousé est partie dans les flammes avec toi. Tu as emporté une partie de mon âme en enfer et... je ne suis pas sure que tu sois revenu avec... Parce que je ne suis plus la même et... je ne le serais plus jamais. Peut importe les morceaux que l'on recollent... on effacera jamais ce qui s'est produit."

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Je restait figé quelques secondes. Je savais très bien que tout ce qu'elle disait là était véridique, jamais je ne me serai permis de dire le contraire. Elle était profondément blessée et moi à sa place j'aurai été pareil.

- Tu as beau dire que tu comprends mon choix mais effectivement le résultat est le même, les blessures sont trop difficiles à recouvrir. Et après ses longs mois passés, je ne pense pas que des années seront suffisantes.

Je devais lui annoncer quelque chose, afin qu’elle soit au courant. Quitte à ne se revoir qu’une fois, autant que tout -ou partiellement- soit dit.

- Je suis humain maintenant, alors ne t’en fais pas pour ça, je ne viendrai plus jamais rouvrir des blessures du passé, désormais, maintenant que tu t’es réinstallée dans la ville, je peux, si tu le veux, partir à mon tour, afin que je sois certain que tu ne puisse plus croiser mon chemin, que tu ne puisse plus souffrir sans avoir enfin de m’en coller une pour ce que j’ai fait parce que crois-moi c’est bien ce dont je rêve depuis le temps, m’en coller une bonne et me dire que ce n’est qu’un horrible et terrifiant cauchemar, que je vais me réveiller et que tout redeviendra comme avant. Je ne peux pas me dire ça parce que c’est faux, je ne suis plus le même moi non plus, je suis…humain et affaibli, vulnérable. Mais c’est ce que j’aurai pu mériter de mieux, au vu des nombreuses horreurs que j’ai commises dans le passé. Je parle bien évidemment du temps où j’étais encore vampire, mais où je ne me contrôlais pas, du moment où je retirais de pauvres vies humaines pleines d’espoir. Jusqu’au jour où je t’ai connue, là je me suis dit « un bonheur se présente à moi alors que je ne le mérite pas. ». C’est toi qui mérites le bonheur Caroline, je te l’ai toujours dit. Quant à moi, j’ai commis d’atroces erreurs qui me hanteront toute ma vie et malgré ma volonté d’essayer de les réparer, je sais que je ne le pourrais pas, et la vie me le rappelle chaque jour.

Je me relevais difficilement en essuyant brièvement mes joues humides, joignant ensuite mes deux mains au sol afin de m’aider à regagner un peu d’équilibre.
- Je vais me retirer et…et te laisser de l'air, avec les filles…je…puisque rien n’est réparable alors je…je pense qu’effectivement ça confirme mes dires, je n’aurai pas dû te regarder ce soir. Tu es quelqu’un d’extrêmement réfléchie et là-dessus tu n’as pas changé, je te fais confiance et je vais faire ce que tu souhaites que je fasse depuis tout à l’heure, te laisser tranquille. Je t’ai assez secoué les émotions pour ce soir et…surtout assure toi d’une chose : je ne te reverrai pas tant que tu ne le souhaiteras pas, parce que de te voir dans cet état, ça me détruit. J’ai même honte de te dire ‘Je t’aime’, parce que je pense bien que tu ne me croiras pas. Et pourtant, c’est la vérité, quoi qu’il en soit mes sentiments n’ont pas changé, et malgré ce que la vie voudra bien faire de moi pour continuer à me punir, je ne cesserai de t’aimer. Je n'arriverai plus jamais à me regarder en face.

Je me reculais et doucement, d’un pas lourd, je tournais les talons. Cela nous blessait tous les deux alors pourquoi devrais-je rester à toujours plus m’excuser si la seule chose qui se produit c’est qu’elle souffre ?

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Les mots de Stefan étaient comme des lames de rasoir qui s'infiltrait dans mon âme déjà meurtrie. J'aurai voulu qu'il me rassure, qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me dise qu'il prendrait le temps pour nous de mener ce combat. Mais il semblait avoir abandonné la partie avant même qu'elle ne commence. Dans ses mots j'avais l'impression qu'il m'abandonné une nouvelle fois. J'aurai aimé le sentir plus combattif, plus engagé. Nous les femmes, il faut avouer que nous ne sommes jamais satisfaite. Il voulait me laisser de l'air, du temps, de l'espace. J'avais besoin de temps oui... mais j'avais aussi besoin de le sentir... vivant ? C'était étrange cette sensation de l'avoir face à moi mais... je n'avais plus l'impression qu'il était le même. Effectivement, il était humain... a sa manière de le dire, je me demandais si en vérité il n'avait pas envie que je lui laisse une chance de vivre une vie humaine. De trouver la paix auprès d'une autre. De fonder une famille qui serait la sienne. Nous nous étions séparés une première fois à la naissance des filles et lorsque nous nous sommes retrouvé... il a fallut qu'il se sacrifie dans les flammes de l'enfer. Pourquoi est-ce que le timing n'est jamais le bon pour lui et moi ? Je savais depuis toujours que je ne redeviendrai pas humaine. Là où tous y voyait une malédiction, Klaus avait réussit à me faire voir en l'éternité, une opportunité. J'aimais être un vampire, malgré le lot d'emm*de que cela comporté. J'avais su m'en accomodé d'une manière inattendue pour tous. Alors si Stefan comptait demeurer humain... ne serais ce pas égoiste de ma part d'envisager réparer ce qui était brisé ? Il s'éloignait, j'avais la sensation que l'on m'arrachais le coeur à petit feu, encore et encore.

"Stefan..." Je me relevais péniblement et le regardait les yeux brillants de larmes. "Ne pars pas s'il te plait... enfin je veux dire... ne quitte pas la ville... je... j'ai besoin de temps tu comprends mais... même si on ne peut pas réparer tout ce bordel je... je ne veux pas te perdre une fois encore. Ne me laisse pas d'accord ? Même si ça fait mal, même si... on ne peut plus être ensemble parce que... je ne réussis plus à ouvrir mon coeur ou si tu as envie d'une vie humaine... je... je ne veux pas te perdre. Tu... tu étais mon ami, mon meilleure ami avant d'être mon mari et je... si tu respires sur cette terre... d'une manière ou d'une autre... je veux que tu fasses partie de ma vie alors je t'en supplie... ne m'abandonne pas une nouvelle fois..."

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Je ne voyais pas l’avenir sans elle, et je lui laisserai le temps qu’elle me demandera, je n’envahirai pas son espace tant qu’elle ne sera pas prête, je n’en ai pas envie, je n’ai pas envie de gâcher une chance de peut-être enfin pouvoir la voir sourire à nouveau. Il fallait dire que moi non plus, ça faisait longtemps que je n’avais pas souris. Mais à la différence, c’est que je ne savais pas ce qu’il me manquait, mais ça me tuait de l’intérieur. Elle, elle savait ce qui lui manquait. Nous étions, en quelque sorte, dans la même douleur. Mais de moi je m’en fichais, c’était elle qui m’importait plus que tout. Maintenant et ça depuis que je suis revenu à la vie, je ne laisserai plus rien passer en travers de mon chemin, les obstacles en travers de ma route pour m’empêcher d’avoir le droit à un peu de bonheur, j’en avais assez. Je voulais y goûter, et ce pour le restant de mes jours. Parce que non seulement je souffrais, mais ceux qui m’étaient proches souffraient, eux aussi. Et ça, c’est purement et simplement inconcevable. Sur ce point, je n’avais pas changé. Hors de question que mes proches soient malheureux par ma faute. Si ce soir elle avait pleuré et si les nombreux mois qui avaient suivi ma mort elle avait pleuré, c’était moi l’auteur de tout ça, de ma faute et non de la sienne. Et c’est ça qui me tuait le plus. Je n’avais jamais voulu lui faire autant de mal, et je comprenais parfaitement la raison de sa colère.

Je tremblais comme une feuille lorsque j’entendis ses mots. Être avec une autre ? Jamais. Ce n’était pas parce que j’étais redevenu humain que mes sentiments pour elle avaient changé. Non, jamais ça ne sera possible.
- Caroline je…je suis toujours aussi maladroit et…et je crois que tu as oublié une chose…je n’ai jamais voulu vivre sans toi et je ne te laisserai que si tu en as l’envie, parce que…parce que je t’aime et que…que je n’envisage pas vivre ma vie d’humain tout seul, j’ai besoin de toi comme j’ai besoin de respirer et s’il te faut du temps, du temps pour toi je t’en laisserai parce que je ne veux pas te brusquer, je ne veux pas forcer les choses…c’est dur pour toi et ça l’est pour moi aussi parce que je suis meurtri de ne pas avoir pu me souvenir plus tôt que je t’aimais autant, j’ai vécu moi aussi avec un énorme trou dans le cœur, et tu sais ce qui faisait partie des choses douloureuses sans que je ne puisse rien y faire ? C’était de ne pas pouvoir lutter contre ça, d’être impuissant…

Je m’approchais ensuite fébrilement d’elle pour enfin la regarder de mes yeux bruns-verts.
- Caroline, ce que je t’ai dit le jour de notre mariage, je le pense toujours. Je n’envisage pas la vie sans toi mais je ne veux en aucun cas que tu continue de souffrir par ma faute, tu entends ? Je veux que tu connaisses le bonheur. Alors si tant que ça te rendra heureuse, je resterai près de toi.
Je disais ses mots d’une voix un peu plus contrôlée à présent. Loin d’être mélodieuse, mais pleine d’assurance.