Long time no see ••• Ah, le Rousseau. Kai y passait pas mal de temps depuis son retour en ville. C’était un lieu divertissant où il pouvait non seulement boire comme bon lui semblait, mais il pouvait surtout observer les autres clients. Et souvent, il repartait avec un petit humain qui lui servirait de dîner. C’était vraiment le lieu idéal pour ça. Idéal, peut-être, mais il lui arrivait aussi de faire des rencontres qu’il aurait préféré éviter. Comme récemment, lorsqu’il était tombé sur Klaus et Damon. Damon, faible petit humain. Kai ne put s’empêcher de lâcher un petit rire tout seul. Il se fichait bien d’avoir l’air d’un fou, il l’était déjà, après tout. C’était ironique, dans un sens. Damon l’avait tué, voilà des années. Et ça s’était enfin retourné contre lui. Et franchement, s’amuser avec un Damon humain était trop drôle, voire jouissif. Mais assez parlé de Damon. L’hérétique vida son verre d’une traite et en recommanda un autre. Il ignorait combien il en avait déjà vidé, mais peu importe. Il en avait besoin. Il était perdu. Perdu dans ses sentiments, ses émotions, qui semblaient avoir refait surface lorsqu’il avait rencontré Lizzie, sa nièce. Sa foutue nièce ! Il s’était attaché à elle, alors qu’il avait simplement voulu s’amuser d’elle avant de la tuer. C’était sans doute le côté empathique de son frère Luke dont il avait hérité après avoir fusionné avec lui. Ce côté qu’il pensait pourtant avoir enterré tout au fond de lui à jamais. Finalement, il avait suffi d’une pimbêche blonde pour le réveiller. Kai soupira. C’était frustrant. Il n’aimait pas ressentir tout ça, il n’aimait pas penser à sa nièce en se demandant si elle allait bien et si elle lui pardonnerait un jour. Merde ! Il n’était pas si faible ! Alors pour compenser, il s’en prenait à tous les autres.
Et puis, il la vit passer la porte du bar. Elena. Elle aussi, il l’avait fait souffrir par le passé. Il l’avait même plongée dans un sommeil profond, liant sa vie à celle de Bonnie. Si Bonnie mourait, Elena se réveillerait. Pas avant. Ah, ce que tout le monde l’avait détesté à ce moment-là. Et ce qu’il s’en était amusé ! Il n’avait pas revu la brune depuis et il se surprit à ressentir un brin de nostalgie. C’était la bonne époque. Une époque sans remords, sans sentiments superflus, mais surtout, une époque réelle. Un monde réel. Freya lui avait parlé de l’illusion qui recouvrait la Nouvelle-Orléans, des puissantes sorcières qui en étaient responsables. Ces mêmes sorcières qui se jouaient de tout le monde et ça, ça lui insupportait. Pas qu’ils puissent y faire grand-chose de toute façon… alors Kai essayait de faire au mieux. En essayant de ne pas songer à cette constante épée de Damoclès au-dessus de sa tête – à savoir sa bague qui pouvait cesser de fonctionner n’importe quand, comme ça avait justement été le cas le jour où il avait rencontré Freya. Il resta discret et observa Elena jusqu’à ce qu’elle s’assoie, puis il demanda au serveur d’apporter un bourbon à la jeune femme. Le serveur s’exécuta en annonçant à la brune que ça venait « du jeune homme au bar ». Lorsque leurs regards se croisèrent, Kai adressa un petit signe de la main à Elena, suivi d’un grand sourire. Oh, ce qu’il aurait aimé pouvoir lire dans ses pensées à ce moment précis. Content de lui, il attrapa son verre, se leva et rejoignit Elena sans lui demander son avis, s’asseyant à côté d’elle et passant un bras autour de ses épaules. « Elena ! Comme tu m’as manqué ! Je vois que le prince charmant t’a réveillée de ton long sommeil, Belle au Bois Dormant. » Il se mit à rire, puis retira son bras et attrapa son verre pour en boire une gorgée. « T’as pas idée à quel point ça me fait plaisir de te voir ! Je commençais sérieusement à m’ennuyer ! Félicitations, tu es devenue ma distraction de la journée ! » Il souriait toujours. Oui, il s’amusait déjà beaucoup et il comptait bien profiter de ces petites retrouvailles pour se changer les idées. « Comment va Damon ? » Il esquissa un petit sourire. « Rassure-moi, vous êtes toujours ensemble ? Dis oui ! Dis oui ! Je veux être le maître de cérémonie à votre mariage ! » Il éclata de rire, sachant pertinemment qu’elle saisirait la référence. Le mariage. Ce fameux mariage où il avait presque tué tout le monde et jeté ce sort à Elena.
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