Question de survie • Aiden & Olivia | Terminé.

Aiden avait décidemment le chic pour se retrouvée fourrée dans les pires emmerdes qui soit. Quand une infirmière avec qui elle avait prit sa pause déjeuner lui avait parlé d’un moyen rapide de se faire de l’argent, Aiden avait pourtant déjà senti l’arnaque. Pourtant elle avait accepté de prendre le numéro de téléphone que sa collègue lui avait donné et elle s’était inscrite à une sorte de jeu dont elle n’avait pas réellement saisi les règles. Du moins, la jeune femme asiatique avait compris qu’elle devait partir à la recherche d’un animal et le ramener mort et, si l’idée de tuer un animal lui déplaisait, par une sorte de curiosité morbide, elle avait tout de même décidé de tenter le coup. Peut-être juste pour voir comment ça se passait. Ou pour avoir une sorte de petit frisson, comme un pic sensation forte. En réalité Aiden était incapable d’expliquer elle-même son geste, ni même pourquoi elle se trouvait dans cette vieille chapelle, au milieu de nulle part. Depuis qu’elle avait traversé un petit ruisseau, une heure de marche plus tôt, elle avait tenté d’y trouver une explication. Habillée tout en noir, les cheveux attachés en une queue de cheval bien haute, emmitouflée dans une veste sombre, à peine maquillée, elle avait plus l’air d’une cambrioleuse en herbe que d’un médecin en promenade. Mais de toute façon, elle ne trouverait jamais le moindre alibi crédible pour justifier sa présence.

Elle leva les yeux et observa la chapelle dans laquelle elle venait d’entrer. C’était joli. Un peu glauque et sinistre, certes, mais assez joli tout de même. Typiquement américain tout ça en fin de compte. Elle soupira et décida d’aller s’asseoir dans un coin, incapable de savoir trop quoi faire. Sur son téléphone elle se mit à suivre les indications données par les autres participants de ce drôle de jeu. Visiblement, l’animal arrivait droit vers elle. Elle senti son cœur s’accélérer et, alors qu’elle rangeait son téléphone, elle entendit du bruit à l’extérieur.

Il lui fallut un instant pour comprendre que cette jolie femme était loin d’être humain, vu la rapidité avec laquelle elle se déplaçait, et quelques secondes encore pour comprendre qu’étrangement, le prédateur qu’incarnait cette jolie femme semblait être en bien mauvaise posture. D’un coup d’œil, elle devina une blessure à la jambe et eut du mal à cacher son étonnement. Pour elle les vampires lui avaient toujours semblé in-stoppables, voir même totalement immortels, alors, le fait de se trouver dans une telle situation lui fit une drôle de sensation dans l’estomac. « Eh bah... On dirait qu'on sait qui va avoir la prime... » Elle avala sa salive alors qu’elle commença à saisir les informations. C’était ce vampire, le fameux animal à tuer pour avoir de l’argent facilement. Elle ferma les yeux quelques secondes avant de souffler. Stupide. Elle se sentait stupide, elle qui était d’ordinaire plus intelligente que le commun des mortels.

Car si Aiden ne comprenait pas tout ce qui pouvait concerner les créatures surnaturelles, elle faisait pourtant son maximum pour rester loin d’elles et ne pas les froisser. Question de survie. Alors se retrouver empêtré de la sorte là-dedans, ça la mettait dans une sacrée mouise. « Ecoute gueule d'ange, je te propose quelque chose. Ces hommes-là, ils vont me tuer s'ils mettent la main sur moi, mais peut-être que l'argent qu'ils proposent t'intéresse... Alors laisse-moi... Les devancer... » Aiden avala sa salive. L’autre la croyait visiblement cupide et c’était tant mieux, ça lui laissait l’opportunité de prendre ses jambes à son cou rapidement si le tout tournait au dangereux. Lentement elle hocha la tête. « C’est un marché ? » Pas besoin d’être trop bavarde avec blondinette. Du moins pour le moment. L’autre lui montra une liasse de billet et à nouveau Aiden s’approcha. D’ici elles pouvaient se voir toutes les deux, à peine séparées par une dizaines de mètres. L’humaine jouait avec le feu mais elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. « Tu gagnes de l'argent, mais je ne meurs pas. On est toutes les deux gagnantes hein ? » A nouveau l’asiatique hocha la tête, plus lentement cette fois-ci : « Ça me va. » L’argent elle ne le prendrait pas, c’était certain. Elle n’en avait pas besoin après tout. Mais il était peut-être mieux que l’autre l’ignore. Lentement donc, elle attrapa son téléphone et indiqua une position, beaucoup plus au sud que l’endroit ou elles se trouvaient toutes les deux actuellement. Puis elle rangea le petit appareil dans sa poche. « Je ne sais pas si ça va marcher, mais j’ai essayé de les éloigner. » Aiden avala lentement sa salive, puis d’un signe de la main, elle désigna un des bancs en bois de la chapelle. « Tu devrais peut-être t’asseoir. » Déformation professionnelle sans doute, mais en tant que médecin, elle arrivait même à s’inquiéter pour le prédateur en face d’elle.

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( Pando )

Douce petite créature bien chétive, attirée par les monstres de l’ombre. Insouciante enfant qui croit qu’elle peut braver les interdits, comme une toute puissante au-dessus de ce monde. Aiden inspira en clignant des yeux puis elle expira lentement. Dehors, elle pouvait percevoir les voix des chasseurs qui s’éloignaient peu à peu. S’ils étaient assez stupides pour tomber dans le panneau, cela ne lui en était que plus profitable. Dans un sens, car elle se retrouvait désormais seule avec un vampire, dans un tête à tête sombre et grotesque. Et quand bien même crierait-elle si l’autre en venait à l’attaquer, les chasseurs n’arriveraient pas avant qu’elle ne décède d’une morsure bien méritée. Lentement elle avala sa salive, scrutant l’autre avec une curiosité qu’elle ne prit même pas la peine de masquer. La jeune femme avait déjà croisé la route de créatures de la nuit. Klaus par exemple lui avait laissé une drôle d’impression, à mi-chemin entre l’exaspération et le respect. Pourtant, il ne lui semblait pas avoir côtoyé un vampire de si près. Un vrai vampire, qui devait probablement avoir plusieurs décennies, voir même plusieurs siècles d’existence. Et pour être totalement honnête, elle trouvait ça un peu impressionnant, elle, la pauvre petite créature fragile qu’elle était. « Merci... » A nouveau elle cligna des yeux, réagissant finalement. Perdue dans ses pensées elle en avait presque oublié qu’elle devait rester attentive et alerte, juste au cas où. Elle hocha doucement la tête, en guise de réponse. Elle préférait se faire bien voir de la communauté des morts vivants, juste au cas où, afin d’éviter que l’un d’entre eux ne décide un jour de faire un petit tour par chez elle pour lui casser le nez. Une précaution comme une autre en sommes.

Aiden observa la vampire se laisser glisser contre un mur et en profita pour observer furtivement la blessure qu’elle avait à la jambe. A vue de nez, c’était une plaie pare-balle. Elle en profita donc pour en déduire que les vampires avaient quelques problèmes avec certaines balles -car elle ne doutait pas que celle-ci devait être suffisamment spéciale vu l’effet qu’elle avait sur la vampire blonde. « Tu devrais partir... Un vampire blessé est dangereux parce que ce genre de blessures, ça ne guérit qu'avec du sang, donc la soif est plus forte... » Aiden hocha doucement la tête. Ce n’était pas une mauvaise idée du tout. Écoutant la suggestion qui lui était faite, elle tourna les talons et s’éloigna sans un mot. Animée par une sorte d’instinct de survie, elle décida même de quitter la chapelle et commença à marcher lentement dans la forêt, le cœur battant. Et à mesure qu’elle s’éloignait, elle se sentait peu à peu en sécurité. Elle qui avait frôlé la mort, elle sentait ses jambes trembler à chacun de ses pas, et elle avait l’impression qu’elle allait s’écrouler d’angoisse. Elle sentait également un poids sur ses épaules, comme une sorte de charge émotionnelle très forte.

Aiden s’arrêta brusquement. Elle était pleine de culpabilité. C’était ça, ce poids qu’elle trainait derrière elle et qui lui donnait l’impression d’être si lourde. Pourquoi ? Pourquoi craignait-elle de s’éloigner de la chapelle dans laquelle le danger lui avait fait face ?

Sans comprendre comment ni pourquoi, elle fit subitement volte-face et retourna à la chapelle d’un pas déterminé. Qu’importe le danger, après tout, comme tous les autres médecins, elle avait prêté serment. Elle était peut-être plus à l’aise avec les morts, peut-être plus dans son élément lorsqu’il fallait autopsier quelqu’un, mais ce n’était pas une raison. On lui avait enseigné des valeurs et elle avait juré de soigner n’importe qui. Elle pénétra donc de nouveau dans la chapelle comme un boulet de canon et se dirigea sans réfléchir vers la vampire. « J’peux pas te laisser là toute seule. » C’était stupide. A la manière d’un papillon de nuit qui s’approche trop près d’une source de lumière, Aiden se laissait tenter par le danger. « J’suis médecin, alors je vais t’aider. J’te demande rien en échange. Essaie juste de pas me tuer, ma mère serait triste sinon j’crois. » Sans tenter de croiser son regard, elle vint s’agenouiller à côté de la blonde et inspecta la blessure. Elle allait lui retirer la balle, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire selon elle. Et même si elle n’était pas dans un milieu stérile, même si elle n’avait pas tout le matériel pour, elle allait le faire tout de même. Car elle avait bien des défauts, Aiden, mais jamais on ne pourrait dire qu’elle n’avait de courage.

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( Pando )

Retirer des balles avec une épingle à cheveux. Elle n’avait jamais fait ça de sa vie. Pire encore, elle n’avait jamais envisagé le moins du monde que ce genre de choses aurait pu lui arriver dans sa vie. Comme une sorte de MacGyver des temps modernes, elle était pourtant contrainte de faire comme ça. En soufflant pour se donner du courage, elle s’était approchée de la vampire, puis elle était venue s’agenouiller à côté d’elle. Ce n’est que lorsqu’elle fut à sa hauteur et qu’elle remarqua que l’autre ne respirait absolument pas qu’elle comprit qu’elle n’était qu’à quelques centimètres du danger et qu’elle allait jouer le tout pour le tout. Peut-être qu’elle était un peu bête au fond, de risquer sa vie ainsi, ou peut-être bien qu’en fait, c’était simplement du courage. Parce qu’Aiden, qui avait conscience que le monde était emplit de dégénérés sadiques -y’avait qu’à croiser Klaus pour s’en rendre compte- restait pourtant persuadée qu’elle pouvait tirer le meilleur des gens autour d’elle. Alors certes, elle ne vivait pas dans un monde emplit de douceur, très candide et plein d’amour. Elle le savait très bien ça. Et si elle était bien loin d’être optimiste, elle savait que le mot « dette » existait depuis des siècles. Ainsi, si elle s’était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, un peu trop crédule pour savoir que des gens traquaient des vampires comme des bêtes, elle pouvait toutefois tirer meilleur parti de cette situation et faire en sorte que cette femme ne se souvienne pas d’elle de la pire des manière qui soit. Elle se pencha donc en entreprit, avec sa maigre épingle à cheveux en guise de pince d’opération. « Retirer les balles ne... Suffira pas ! Il y a une sorte de... poison avec, Il me faudra du sang... ». Aiden roula les yeux et secoua doucement la tête. Décidemment, les gens avaient une fâcheuse manie a toujours vouloir lui dire ce qu’elle devait faire, comme si elle ne le savait pas elle-même. Sans même lever les yeux elle marmonna : « T’occupe pour l’instant. Contente-toi de me garder en vie tu veux ? » Puis elle reprit, un peu nerveuse.

Heureusement pour elle, ses mains ne tremblaient pas, ce qui lui permettait d’éviter de toucher trop les nerfs de la vampire blonde. Seulement, elle se posait tellement de questions sur les vampires qu’elle avait du mal à garder son esprit totalement concentré sur l’acte chirurgical qu’elle était en train de réaliser. Ce qui ne faisait que rendre les choses que plus dangereuse. Car Aiden, trop intelligente, avait toujours eu des problèmes pour se concentrer sur une seule chose à la fois. C’était un véritable petit génie sur pattes, certes, mais un génie qui réfléchissait à beaucoup trop de choses à la fois, au risque de se perdre dans ses pensées. Et bien souvent, la seule solution qu’elle avait trouvée, pour se concentrer, c’était de laisser la radio en bruit de fond. C’était d’ailleurs ce qu’elle fait à l’hôpital, lorsqu’elle autopsiait des gens. Et ça lui permettait de réaliser des découpes d’organes vraiment très propres. « Parle-moi. » Un peu abrupte, toujours sans regarder sa drôle de patiente, elle avait lâché ses deux mots, pas comme un ordre, mais plutôt comme un avertissement. « J’ai dû mal à me concentrer, alors parle-moi d’un truc. Genre, comment t’as fais pour te retrouver là. C’est quoi ton groupe sanguin préféré. Tu penses quoi de la météo en ce moment. Je sais pas moi. Stimule juste mon cerveau. » Elle haussa brièvement les épaules alors qu’il lui semblait qu’elle venait de se saisir de la première balle.

L’instant d’après, elle faisait tomber cette dernière au sol. Elle se redressa un instant en soupirant, les mains pleine d’un sang sombre et étrangement plus terrifiant qu’un humain lambda. Aiden offrit donc un sourire ravi à sa patiente. « Encore une et on s’occupe du sang. » Puis, à nouveau, elle se pencha lentement. Pour le fameux sang justement, elle ne savait pas encore trop quoi faire. Elle était du genre à donner de sa personne, mais pas au point de donner de son sang à une illustre inconnue à qui elle n’avait rien demandé. Et puis après tout, elle était assez sympa pour lui retirer les balles, elle n’allait pas non plus lui donner son sang, si ? Perplexe, elle décida de repousser encore la réflexion.

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( Pando )

Aiden avait une patiente plus que courageuse et résistante à la douleur. Et c’était assez agréable en soit. Car si elle avait détesté ses années d’interne à l’hôpital à faire des perfusions à des vieilles dames, c’était bien à causes de leurs plaintes à tout bout de champs. Voilà également pourquoi elle prenait un réel plaisir à ne travailler qu’avec des cadavres. Eux au moins ne se plaignaient pas, permettant à la jeune asiatique d’effectuer ses tâches dans le calmes. Même si ces derniers temps, elle écoutait du jazz avec bienveillance, se retenant de swinguer au rythme de la musique lorsqu’elle était censée se concentrer. Sauf que là, il n’y avait pas jazz, simplement la voix de la vampire blonde pour capter son attention. « C'est bête hein ? Je suivais une piste. J'avais senti... Du sang, alors j'ai voulu aller voir, c'est là qu'ils m'ont encerclée. » Aiden hocha la tête. Pas parce qu’elle trouvait ça bête, mais parce qu’elle comprenait que l’on puisse se faire avoir quand il s’agissait de nourriture. Elle n’avait jamais cautionné ce genre de comportement et de chasse sur les animaux, alors si cela concernait un être humain -quand bien même ce dernier était mort-vivant- ça la dérangeait tout autant. « Ce sont des crétins qui n’ont aucune considération pour les autres. » Bien loin de défendre tous les vampires, car elle savait que bon nombre d’entre eux étaient tout aussi crétins et vidaient leur victimes de leur sang sans l’ombre d’un remord, Aiden aurait préféré idéaliser un monde dans lequel tous auraient pu vivre en harmonie sans craindre l’autre. C’était certes tout à fait utopique de sa part, et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de songer au fait que c’était la solution de résolution à bien des ennuis dans ce monde. « Je ne cautionne pas qu’on puisse donner la mort, dans aucun cas. » C’était là d’ailleurs une bonne conclusion de sa réflexion de médecin, sans aucun doute. Aiden croyait en la vie, probablement parce qu’elle l’avait étudié d’assez près pour en comprendre certains mystères et certains trésors cachés. Et si certains s’avisaient de détruire ce que Mère Nature toute puissante avait créé, c’était un problème à ses yeux.

Elle y songeait toujours lorsque son épingle à cheveux vint effleurer la seconde balle en bois nichée dans la jambe de sa patiente. Avec un peu de patience, elle réussirait à l’attraper dans peu de temps. Avec le plus de douceur et de délicatesse possible, elle continua l’opération. « Et toi alors ? Qu'est-ce qui t'a amenée ici à te retrouver à soigner une prédatrice ? » Aiden haussa doucement les épaules. Très bonne question à laquelle elle n’était même pas sûre de savoir répondre elle-même. Après un moment d’hésitation tout de même, elle se dit qu’un peu de transparence et honnêteté ne pourrait pas lui faire trop de tort au vu de la situation. « La bêtise humaine uniquement. J’ai naïvement cru que des gens chassaient des animaux et m’a curiosité l’a emporté. Alors qu’à la base, j’aime même pas ça, la chasse. » Elle tenta de sourire, en vain. D’une main habille elle parvint à saisir la seconde balle de son épingle à cheveux et lentement, elle lui fit prendre le chemin de la sortie. Fort heureusement, des deux balles, aucune n’avait touché de façon trop brusque les nerfs de la jambes de la vampire. Car même si Aiden ignorait comment les créatures parvenaient à cicatriser, elle ne doutait pas du fait que certaines blessures étaient probablement plus graves que d’autres.

Finalement elle la fit sortir comme la précédente et la laissa tomber au sol. Avalant sa salive, elle fourra l’épingle dans sa poche, histoire de ne pas laisser la moindre trace de l’importance qu’elle avait eu dans cette intervention, puis, elle tourna la tête vers la vampire. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle crut constater qu’elle était bien mal en point. A croire que le fameux poison et les balles ne lui avait pas fait le plus grand effet. Nerveusement, elle avala sa salive. « Si je te donne de mon sang, tu vas réussir à t’arrêter ? Genre tu seras raisonnable ou tu vas me zigouiller ? » Aiden réalisa alors que la vampire aurait pu lui promettre n’importe quoi et elle s’empressa d’ajouter : « Et soit honnête hein, ne me promet pas un truc que tu ne pourras pas faire ! » Mais malheureusement, elle songea au fait que les vampires n’étaient pas souvent réputés pour leur honnêteté et qu’elle était en train de se jeter là dans la gueule du loup.

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( Pando )

Quel crédit pouvait-on bien accorder à un vampire qui, de surcroît était tellement blessé que le besoin de sang se faisait ressentir ? Aiden n’était pas vraiment certaine de pouvoir faire confiance à la vampire, car bien loin d’être stupide, elle se doutait qu’à partir du moment ou elle lui donnerait son accord, sa vie serait entièrement entre les mains de la puissante créature. Or, il n’était pas question pour Aiden -qui avouait tout de même à demi-teinte qu’elle était probablement plus que faiblarde face à la femme- de se retrouver dans une telle situation d’infériorité, à tel point que la moindre chose faite de travers pourrait lui ôter la vie à tout jamais. Elle avala doucement sa salive et plongea ses yeux dans le regard de la vampire. Elle n’y vit que haine et promesse de vengeance, comme si elle pensait déjà à tout ce qu’elle ferait subir à ses bourreaux. Bourreaux qu’Aiden verrait probablement très vite passer sur sa table d’autopsie en fin de compte. « Si tu cherches une personne altruiste, ce n'est pas en moi que tu la trouveras ! ». Aiden haussa doucement les épaules, elle ne voyait rien d’altruiste dans le regard plus que déterminé de la femme blonde, alors si cette dernière avait tenté de lui affirmer le contraire, elle ne l’aurait tout bonnement pas cru. « On a tous notre part d’ombre et de lumière. » Chacun avait ses propres démons à combattre, ou non. Pour Aiden, c’était bien souvent les visages des morts qui, dans la nuit revenaient la hanter. Des visages crispés, aux yeux révulsés et au traits tirés par la douleur et la souffrance. Mais elle en avait prit l’habitude, tant et si bien qu’elle vivait désormais avec. Et puis, psychologiquement parlant, elle pouvait comprendre qu’on soit tant attiré par le mal et les pêchés. Après tout, ils étaient facilement accessibles -plus que la douceur du bien- et emplit de belles promesses.

A nouveau Aiden scruta la vampire. Maintenant qu’elle était débarrassée des deux balles en bois, elle hésita. Avait-elle d’autres soins médicaux à lui apporter ? L’autre ne semblait pas le lui indiquer, c’était même le contraire, elle n’avait que l’idée de s’abreuver de sang en tête. Ce qui était plus que déroutant pour la jeune asiatique. « Je m'arrêterai à temps, sois rassurée. » Aiden plissa les yeux et pinça ses lèvres dans l’espoir de détecter chez l’autre la moindre trace de mensonge. Pour elle, elle était plus qu’honnête en lui répondant, mais elle ne pouvait pas réellement se fier à son instinct. Les vampires étaient très probablement les plus grands menteurs de l’univers après tout. Elle avala sa salive, restant muette un instant, puis elle hocha la tête. « Je sais qu’on n’a pas trop le temps mais j’ai quelques questions avant… » Elle marqua une pause. Effectivement, elles n’avaient pas le temps, les chasseurs pouvaient revenir à tout instant après tout. Mais à ses yeux, sa vie valait la peine de prendre le temps d’en discuter. « Je ne me suis jamais fais mordre alors… Je veux juste savoir si ça fait mal et si ça va avoir des répercussions sur mon organisme. » A nouveau elle marqua un petit temps d’arrêt. « Je me doute que je ne vais pas devenir Dracula, mais je préfère demander. » Enfin, elle espérait tout du moins ne pas se transformer en suceur de sang. Sa petite vie d’humaine un peu étrange lui convenait parfaitement pour l’instant.

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( Pando )

La nuit progressait lentement et bientôt déjà, le jour arriverait, laissant le soleil inonder la Nouvelle-Orléans de lumière. Le temps filait à une vitesse folle et rendait chaque geste un peu plus pressant, un peu plus hâtif. Aiden sentait que la jeune femme n’était pas vraiment convaincue par sa façon de penser, mais tant pis. L’asiatique pouvait bien être la seule à croire en l’innocence de certains actes s’il le fallait, elle n’était pas pré-occupée par l’idée de convaincre les autres. De toute façon, elle se savait assez intelligente pour être capable de penser par elle-même et surtout, de pense différemment. « Si tu le dis. » Elle préféra ne pas insister, ne pas chercher à comprendre pourquoi la blonde n’était pas convaincue. Elle devait avoir ses raisons et Aiden n’avait en rien besoin de chercher à les comprendre. Elle inspira doucement et pencha la tête sur le côté, très légèrement, pour toiser la vampire songeusement. Voilà qu’elle réalisait qu’elle faisait face à une âme bien triste et bien sombre, en fin de compte. « Ça fera un peu mal au début, mais tu t'y feras. Après le principal souci, c'est ce que tu devras faire quand j'aurai fini. Tu es médecin, je n'ai donc pas à te faire de dessin, il faudra que tu manges quelque chose, et peut-être que tu dormes un peu aussi. » Aiden hocha doucement la tête. Elle ne s’était pas attendue à une partie de plaisir non plus, mais elle préférait au moins savoir de quoi il en retournait. En rentrant elle ferait probablement une cure de vitamines, le temps de se revigorer un peu. « D’accord. » Que dire de plus après tout. Elle était prête sur le plan physique et même si elle avait l’impression que désormais elle n’avait plus trop le choix, elle se sentait capable d’aider la vampire, quand bien même cette dernière ne réalisait pas son altruisme.

Aiden s’installa donc un peu plus confortablement à côté de la vampire et tenta de se détendre. Ce n’était rien de plus qu’une petite ponction de rien du tout. Ponction faite par de grosses canines humaines certes, mais une ponction tout de même. « Enfin ça c'est la manière douce. Si je peux te conseiller quelque chose, ne bouge pas pendant la morsure. Si tu bouges, les entailles s'agrandiront et tu auras mal davantage. » Elle grimaça légèrement. Ça semblait logique aussi mais pour le coup, ça l’inquiétait plutôt qu’autre chose. Pas qu’elle soit particulièrement douillette ou trouillarde, mais elle n’était pas très vaillante non plus. Il lui semblait même avoir épuisé tout son quota de courage ce soir, en restant auprès de la vampire. Tant pis. Elle s’y était engagée, elle le ferait. Elle souffla un grand coup et hocha de nouveau la tête, avec détermination. « Ok, j’suis prête. » Aiden se rapprocha légèrement de la vampire et la toisa quelques secondes avant de lui tendre son bras, remontant sa manche. « Si t’es pas contre, je préfèrerai que tu me mordes ici, ça sera plus simple pour moi après. » Et elle détourna le regard. Elle préférait ne pas regarder, de peur de totalement se dégonfler et de commencer à gesticuler bêtement.

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Aiden cru sentir un détestable frisson lui parcourir tout le corps lorsqu’elle senti les mains de la vampires attraper son poignet. C’était comme si son instinct tirait un grand coup sur la sonnette d’alarme et que tout son être lui hurlait de partir au plus vite. Et chose étrange, pour la première fois de toute sa petite existence, la jeune asiatique décida d’ignorer son envie de vivre. Luttant contre cette dernière pour tenter de se prouver qu’elle valait mieux que de basses réactions animales, elle ferma les yeux définitivement pour ne plus se concentrer que sur le silence de la chapelle. Un silence qui lui parut un peu inquiétant mais qui ne l’alerta pas davantage ; elle était en présence d’un prédateur redoutable et il était évident que les animaux de la forêt, en fin survivalistes, avaient prit la fuite depuis longtemps. Peut-être qu’ils étaient plus intelligents qu’elle sur ce coup-là finalement.

L’instant d’après, le frisson se transforma en un véritable électrochoc. Son bras se mit à la brûler alors que son corps se raidit rapidement. Elle pinça les lèvres et retint sa respiration, tentant de rester aussi immobile que possible. Aiden avait mal, bien plus que lorsqu’elle tombait quand elle était petite. Et son si instinct lui avait ordonné de fuir quelques instants plutôt, là, c’était bien pire. Elle avait l’impression qu’une voix lui hurlait dans le crâne qu’elle avait tout intérêt à s’en aller sur-le-champ. Alors qu’il était tout à fait évident que même si elle en avait l’envie et le courage, elle ne pourrait pas. Aiden était coincée, littéralement. Alors elle décida de prendre son mal en patience et d’attendre, dans l’espoir que l’autre ne la relâche, comme elle le lui avait assuré. Car sa plus grande crainte était tout de même qu’elle ne tienne pas sa parole. Et le fait qu’elle continue à boire son sang commençait à l’inquiéter un peu. Elle sentait son bras s’engourdir légèrement et sa main la picotait légèrement. Et pourtant l’autre continua pendant ce qui lui sembla être carrément une éternité.

Heureusement elle fini par la lâcher. Lorsqu’elle se senti enfin libre, Aiden ouvrit les yeux et ramena son bras vers elle, d’instinct, pour éviter que l’autre ne revienne sur sa décision. Elle observa la plaie avant de chercher dans ses poches des vieux mouchoirs pour tenter de stopper le léger saignement qu’elle subissait. Pas question de rameuter tous les vampires du coin parce qu’elle avait été bienveillante. « Comment tu te sens ? » Aiden releva un sourcil l’espace d’un instant et se tourna vers elle, maintenant toujours son poignet dans sa main. Il était évident qu’elle n’était pas inquiète pour elle. Mais la question la surprenait un peu ; après tout, elle avait eu ce qu’elle voulait, alors pourquoi continuer à avoir un minimum de politesse ? Finalement, l’autre n’était peut-être pas aussi mauvaise et malveillante qu’elle voulait le faire croire. L’asiatique hocha doucement la tête « Ca va. Et toi ? Tu te sens mieux ? » Elle était tentée d’ironiser un peu, mais elle se sentait subitement un peu las. Elle avait l’impression que l’autre avait aspiré toute son énergie et comme elle n’était pas bien forte ou épaisse, ce n’était pas franchement compliquer à faire. Elle soupira doucement. Elle allait avoir du mal à se redresser et elle ne savait pas dans quel état elle allait rentrer chez elle.

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