Let me help you [Anastasia]

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"Let me help you"

Et dans l'oubli, tu n'es jamais seul. Tu laisses toujours ton empreinte dans l'histoire. - Ash'

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Le silence des environnants était reposant. Je marchais et comme depuis quelques jours, il faisait vraiment frais. Emmitouflée dans mon écharpe et ma parka, j'avançais vers le loft d'Anastasia. Jeune patiente que je suivais depuis plusieurs semaines pour de nombreuses raisons, la première était sans doute le fait qu'elle me touchait beaucoup. Je la trouvais vraie. Simplement. Et cela rendait les choses assez apaisantes malgré la gravité de son état. Elle en avait vu des vertes et des pas mûres, la pauvre petite. L'empathie dont je faisais preuve m'aidait à mieux écouter, mieux comprendre. C'était d'ailleurs terriblement malheureux de vivre ainsi, dans cette peur constante. J'espérais que ma présence lui donnait un peu plus d'espoir pour voir la lumière dans ses ténèbres.

Elle, qui ignorait même l'existence d'un monde surnaturel à l'endroit même où tout avait commencé ou presque. Quelle douce ironie. Ce monde la terrifiait et elle avait raison de le craindre. Raison de le redouter parce que je ne connaissais pas de monde plus impitoyable que celui-ci. Ce monde qui, sans hésité, arrachait la vie. La cruauté commençait par la haine et je ne voulais pas voir ça, dans cette belle Anastasia. Elle ne méritait en rien tout ce qui pourrait lui arriver. Mais, je l'accompagnerai. Je n'étais pas une bonne passeuse, je ne pourrais pas la guider vers la vérité de son être mais, je serais là. Pour la soutenir. Pour lui dire que tout allait bien se passer. Parce que je voulais y croire, tout comme elle.

Les médicaments qu'elle prenait en ce moment semblait vraiment puissants. A vrai dire, j'étais consciente même de la violence de ses médicaments : Anti-dépresseur, Anti-anxiolytique et j'en passais. Devant sa porte, je frappais en attendant qu'elle vienne m'ouvrir, je rechauffais mes mains. Mon sac d'infirmière sur le dos, c'était pour cette raison que je faisais cette vocation. « Bonjour Anastasia ! » Je lui souriais, un grand sourire, chaleureux pour lui offrir le meilleur des accueils. J'étais heureuse de la retrouver. Peu importait les raisons de ma venue, je la voyais déjà comme une amie. On disait qu'il était dangereux de s'attacher à ses patients mais honnêtement, je n'étais pas médecin.

Je parlais beaucoup avec Anastasia, c'était une jeune femme courageuse et tellement seule... Je comprenais cela, cette solitude. « Comment vas-tu, aujourd'hui ? » annonçais-je en deposant mon sac à l'intérieur. J'ôtais mon manteau et mon écharpe, tout en poursuivant avec ce même sourire et mon calme habituel. « Tu es fatiguée ? Tu en as l'air ! » On ressentait mon inquiétude à son sujet. J'étais là, aussi, pour vérifier qu'elle avait un cadre de vie sain. Un rythme sain aussi. « Tout se passe bien en ce moment ? » Une question simple mais j'attendais une réponse sincère. Je serais toujours là pour elle. Je laissais mon portable professionnel allumé nuit et jour. J'étais ce genre de femmes à ne jamais décrocher.

En parlant de cela, je lui tendais un nouveau numéro qui j'avais pris soin d'écrire sur un petit papier. « Mon numéro personnel... Tu pourras m'appeler quand tu veux, si tu as envie d'aller boire un verre, un café, aller danser, sortir te promener, je serais ravie de venir avec toi ! » Dans un doux sourire, je préparais mon matériel pour m'occuper d'elle et faire avec précaution, le suivi nécessaire pour qu'elle s'en sorte, la beauté.

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Let me help you

Cela faisait quelques jours que je tentais de m'adapter à la Nouvelle-Orléans, c'était très différent de chez moi, bien que de manière générale, les habitants étaient sympathiques, d'autres me mettaient hors de moi. J'étais venue ici à la base pour cette agence de mannequins qui m'avait contacté pour faire parti de leur équipe en ignorant l'envers des activités dans lesquels elle était impliquée. À mon deuxième jour de boulot, j'avais été confronté rapidement à cet aspect non-traditionnel dirons-nous et je n'étais pas convaincu que je pouvais m'y faire. J'avais conscience d'être légèrement instable en ce moment, donc mes crises de panique ne m'aidait en rien, mais bon c'était en partit de ma faute comme j'avais cessez ma médication sachant pertinemment que tout ce que je m'apprêtais à vivre ici était nouveau donc sujet à me faire angoissé. J'avais arrêté de chercher une logique à ma façon de penser étant donné que cela ne me menait jamais à de bonnes conclusions.

J'avais pris la peine d'appeler ma patronne afin de lui affirmer que j'aurai besoin de quelques jours pour savoir ce que je voulais faire suite aux événements survenus au Lux lors de ma dernière journée de travail, chose qu'elle avait sembler comprendre étonnamment. Tant de questions se bousculaient dans ma tête à ce sujet, je ne savais plus à quoi je devais m'attendre dans ce milieu à présent. Peut-être avais-je simplement été trop naïve de croire que je pouvais être si facilement inclus dans une agence comme celle-ci. J'avais annulé mon rendez-vous chez le médecin aujourd'hui, comme je ne me sentais pas très bien, le stresse me rendait malade et comme je ne mangeais pas des masses depuis que j'étais arrivé ici, disons que je n'étais pas des plus en forme disons. J'avais passé mes deux derniers jours, en boule dans mon canapé avec ma couverture à regarder des séries en rafale, c'était la seule chose qui réussissait à me changer les idées. J'avais été surprise d'entendre un toquer à la porte comme je ne connaissais pas tellement de gens ici, et j'avais tendance à éviter le plus possible depuis cet événement au bar. J'esquissais un fin sourire lorsque je reconnus Éleanore en ouvrant la porte, j'aurai dû me douter que d'annuler mon rendez-vous pousserait à ce que l'infirmière se déplace pour s'assurer que tout était en ordre.

- Je ne m'attendais pas à ta visite, répondis-je. Mais bonjour à toi, ajoutais-je en lui adressant un petit sourire.

En l'invitant à se diriger vers le salon, j'avais remonté mes cheveux en un chignon rapide pour finalement ranger grossièrement mon petit bordel de fille qui n'a pas bouger de son canapé depuis quelques jours. J'avais libéré la petite table afin qu'elle puisse y poser ces affaires, alors que j'étais resté un peu silencieuse, bien consciente que je devrais finir par parler comme elle était face à moi et non à l'autre bout du fils.

- Je vais bien, commençais-je. De façon générale, je crois.

J'avais pris son écharpe et son manteau afin de les déposer sur la patère à l'entrée, prenant une veste au passage. J'aimais bien savoir que mon ressentiment de fatigue n'était pas que dans ma tête, même physiquement ma fatigue me trahissait, géniale ! Au moment où elle me demandait si tout se passait bien, j'avais hoché la tête sans réellement savoir quoi dire à ce sujet. J'avais tout sauf un mode de vie sain en ce moment, je n'ai rien avalé depuis plusieurs jours et mon sommeil, on n'en parle même pas. J'avais pris un grand respire avant de soupirer doucement.

- Je m'habituerai à ces changements, avec du temps, me contentais-je de répondre.

J'avais besoin d'être optimiste, même si la plupart du temps, je ne pensais toujours pas ce que je disais, peut-être finirais-je par y croire. Comment expliquer ce que je ressentais alors que je venais de réaliser que l'agence que j'avais idolâtrée pendant des mois, s'avère être une couverture pour des escortes où je ne sais pas exactement. J'avais eut des mauvaises nouvelles concernant l'état de mon meilleur ami, mes parents me harcelaient pour avoir des nouvelles de ma vie ici. Je n'ai jamais fait autant de crises d'angoisse en deux derniers mois que j'en ai fait dans mes deux premières semaines ici. Lorsque Éleanore me tendit un bout de papier avec son numéro de téléphone personnel, j'avoue être resté surprise comme je n'étais pas différente des autres personnes qu'elle traitait.

- Tu as conscience que je ne t’appellerais sûrement jamais pour te dire que je ne suis pas bien ou autre hein ? Lançais-je en arquant un sourcil. Non pas que je ne t'apprécie pas, mais je n'ai pas à te déranger avec mes problèmes plus que ce moment où tu fais ton job.

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Et dans l'oubli, tu n'es jamais seul. Tu laisses toujours ton empreinte dans l'histoire. - Ash'

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La tension dans laquelle Anastasia se trouvait venait de m'atteindre. Depuis qu'elle essayait de s'adapter à sa nouvelle vie, elle semblait vraiment être plus instable que d'habitude. Peut-être etait-ce lié à ses médicaments ? Elle ne méritait pas de vivre une telle chose, ni une telle douleur. Et c'était peut-être pour cette raison que je me penchais autant sur elle et peut-être aussi parce que je n'avais jamais connu quelqu'un d'aussi adorable que cette femme-là.Elle se battait contre elle-même et pourtant, elle continuait d'être aussi agréable et parfois même bienveillante. Et parfois, je me disais qu'elle devrait mieux être bienveillante envers elle, pour s'assurer d'aller mieux.

Finalement, j'avais bien fait de passer la voir une fois qu'elle avait annulé notre rendez-vous. Je ne pouvais pas la laisser seule en ayant ce doute. Son petit sourire en me voyant me rassura un peu. Au moins, elle ne perdait pas goût à mes visites. « On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement, désolée ! » Je ricanais tout en la saluant de la tête. Toute contente d'être ici et surtout de pouvoir lui apporter un peu de réconfort, je m'installais chez lui en lui répondant avec un grand sourire « Bonjour Ana ! Je suis contente de te voir !» Et c'était sans aucune arrière pensée.

Je ne pensais pas qu'elle s'était blessée, ni même fait une quelconque bêtise pour son bien. C'était réel. Je ne pris pas bien longtemps pour remarquer le bordel sur son canapé. Cela voulait dire deux choses, elle n'était pas sortie depuis quelques temps et elle déprimait terrible. Je la fixais un moment avant de simplement sortir ma petite trousse d'infirmière. « De façon générale ? C'est-à-dire ? » Demandais-je en préparant les petits outils servant à vérifier sa santé physique.

Souvent, le malheur psychologique entraînait une douleur physique : Psychosomatique. Je vérifiais régulièrement ses constantes pour cette raison, je lui faisais des prises de sang, etc. Je prenais le temps de discuter avec elle. Elle devait une amie réelle, sans gêne. Mais rien qu'avec un coup d'oeil, j'avais remarqué au combien elle semblait épuisée. Je ne serais pas surprise de voir une tension basse, une température instable ou tout ce qui était possible et imaginable quand on était aussi malaise avec son environnement. « Et tu en as du temps... Mais est-ce que tu as envie de te laisser du temps ? Tu le crois ? » J'étais obligée de poser ses questions désagréables, rien que pour mon rôle, mon métier mais aussi parce que j'étais inquiète de la voir ainsi.

Cela semblait être un rude semaine pour elle. « Qu'est ce que tu as fait ses derniers jours ? » Sa situation n'était pas simple. A vrai dire, la vie entière n'était jamais simple et je l'avais constaté moi-même, un nombre incalculable de fois. Je l'écoutais alors simplement parce que c'était souvent de cette manière qu'on arrivait à mieux s'exprimer. Je souriais, amusée par sa réaction lorsque je lui tendais mon numéro. « Alors ne le dit pas ! Dis juste que tu as envie que je vienne te voir, te faire à manger, te sortir et t'embarquer avec moi dans mes aventures folles ! » Je riais simplement alors que j'admirais satisfaite tout mes objets médicaux me servant à constater de l'état de la belle. Je l'invitais alors à s'installer face à moi, confortablement le temps de ce moment désagréable.

« Tu ne me dérangeras jamais, Ana ! » Ca c'était le premier point et il était essentiel à préciser et j'enchainais pour être qu'elle comprenne. « Tu crois que je donne mon numéro à tout mes patients ? » annonçais-je en préparant le tensiomètre. Tout en glissant le petit bandeau autour de son bras, je plaçais son coeur sur mon stéthoscope en commençant à pomper l'air avec le bandeau. Il était vraiment temps de m'en acheter un électrique. « Alors... Ne me vois pas qu'uniquement comme ton infirmière mais aussi comme ton amie ! Non ? »

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Let me help you

Comment s'étaient déroulés mes derniers jours à la Nouvelle-Orléans ? Disons plutôt sombre en dépit de la lumière de mon téléviseur qui jouait mes séries télévisés favorite une derrière les autres. J'avais à peine mangé un repas en plusieurs jours, par chance, j'étais resté hydraté autrement, j'aurais sûrement fait un malaise bien avant cela. Je ne me sentais pas très bien suite à l'événement auquel j'avais assisté pour mon travail, cela m'avait fait me remettre en question encore et encore depuis. Bien qu'une part de moi a toujours apprécié être le centre d'attention, ce soir-là, je n'avais pas apprécié le geste qu'avait posé cet homme à mon égard, et cela, même si ce n'était que pour le spectacle. Je laissais Éleanore s'installer à son aise dans le salon alors que j'avais fait un aller-retour vers la cuisine pour lui ramener un verre d'eau, ainsi qu'à moi-même.

- Disons simplement que j'apprends encore à découvrir chaque facette de la ville et de ses habitants, m'étais-je contenté de lui répondre. Le boulot et tout cela.

Je m'étais assise contre l'appuie-bras de mon canapé en la regardant. J'avais brièvement parlé avec elle des séances photos au boulot, où tout allait bien, malheureusement, j'avais cette manie d'éviter les discussions où les situations me mettaient dans une mauvaise mine. D'où mon intérêt pour les séries d'ailleurs, comme cela me permettait de m'évader quelque part où je n'étais pas celle qui vivait les difficultés, bien que parfois, je pouvais les vivre comme si c'était moi le personnage en question. Je ne voyais pas l'intérêt de discuter de cette mauvaise journée au boulot, qui avait probablement engendré mon état actuel, je préférais me dire que le temps me permettrait de voir les choses différemment.

- J'ai profité de mon abonnement à Netflix, avouais-je. Quelques jours OFF suite à mon intégration à l'équipe.

J'avais rapidement clos le sujet, en discutant avec Éléanore de certaines choses que j'avais apprécié de la ville, dont certains habitants fort sympathique, mais surtout les soirées thématiques, les festivités en cette période. Alors que je m'installais pour qu'elle puisse procédé à ces tests, je n'avais pu m'empêcher de me sentir mal à l'aise, me revoyant lorsque j'étais petite à passé une série de test pour savoir qu'est-ce qui clochait chez moi.

- Tu es toujours la bienvenue, lui avais-je lancé. Et n'importe quand pour de folles aventures, ajoutais-je en riant doucement.

Je n'avais pas fait de commentaire au sujet de la déranger si je venais à l'appeler peut importe le moment, je ne percevais pas les choses de la même façon qu'elle et c'était ce qui nous différenciait. J'étais tout de même heureuse qu'elle ait été chargé de suivre mon dossier, puisque j'avais eu la chance de la connaître.

- Je pourrais sûrement me le faire à l'idée ! Lançais-je, faiblement.

J'avais détourné le regard au moment où elle avait fait une prise de sang, inconfortable puisque je m'étais senti faiblir légèrement. Je savais pertinemment qu'au moment où elle allait faire des tests sur mes échantillons elle découvrirai que j'avais rechuté sur la drogue et pourtant, je ne lui en parlais pas pour autant. Peut-être que mon état actuel pouvait être lié à cela aussi, dû à la rechute du high que cela m'avait fait.

- Tu fais des visites à domicile depuis longtemps ? Lui demandais-je pour me concentrer sur autre chose que la sensation d'engourdissement dans mon bras.

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