Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé | Terminé.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Je regardais Stefan se rapprocher de moi. Il avait légèrement changé d'attitude. Comme si ce que je venais de lui dire avait retirer le poids qui pesait sur sa tête. Je n'arrivais plus à suivre la cadence des évènements de ce soir. J'étais entrée dans ce bar veuve... je découvrais que Stefan était en vie... mais humain... amnésique. Sans une once de souvenir pour moi. Puis tout lui était revenus brusquement... et après avoir donner l'impression d'abandonner avant même d'avoir songé à se battre... il semblait vouloir se ressaisir. Ma tête me tournait, je ne savais plus où j'en étais. Je l'aimais, mais je ne savais plus à quel point ? Je ne savais plus quel amour je ressentais pour lui. Parce que tout se mélangeait à tellement de douleur, tellement de colère, de frustration, de culpabilité... Je ne contrôlais plus rien. MOI ??? Qui n'avait jamais supporté perdre le contrôle ! Même mes deuils je les avais contrôlé même l'extinction de mon humanité avait été sous MON contrôle ! Je ne lâchais jamais prise ! Lorsqu'il s'approchait de moi, me forçant à le regarder dans ses yeux bruns verts dans lesquels je m'étais si souvent perdu. Je sentis un frisson me parcourir et une torsion douloureuse se faire dans ma poitrine. Ses mots qui rappelaient nos voeux de mariage me firent craquer à nouveau. Je me revoyais dans ma robe blanche, Josie et Lizzie dans leurs petites tenues lançant les pétales de roses. P*t**n mais pourquoi est-ce que tout avait été gâché ? POURQUOI ? Je m'approchais brusquement de lui pour venir me lover contre son torse et le serrer brutalement contre moi. J'enfouissais mon visage contre son torse en relâchant tous les sanglots que je contenais depuis une heure. Sa chaleur corporelle se mit à envahir la mienne, j'entendais son coeur battre, son sang couler dans ses veines. Son odeur, brusquement me frappa... cette odeur que j'avais vu s'effacer de ce T-shirt que j'avais gardé plusieurs semaines avec moi jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que mon odeur dessus.

"Tu es vivant..." Je crois que je le réalisais seulement à cet instant ou je le touchais, où je m'autoriser à le prendre dans mes bras, à réclamer les siens autours de moi, sentir sa présence, aussi douloureuse soit elle, même si j'étais perdue, même si je n'avais aucune idée de ce qui serait récupérable entre lui et moi. Peut importe ce que nous sauverons... je ne voulais pas que Stefan quitte la ville.

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Mes souvenirs, aussi nombreux qu’ils soient, m’étaient tous revenus petit à petit durant les mois qui avaient suivi mon retour parmi les vivants, parmi les humains. Je n’avais cessé de lutter contre les pertes de contrôles que j’avais, parce que je me devais de découvrir pourquoi et comment on avait pu me faire ça. En soit, en ce qui me concernait, que l’on m’ait fait ça, à moi, n’était pas un problème parce que c’était ce que je pensais avoir toujours mérité : ne pas avoir le droit au bonheur et n’avoir le droit que de revivre mes sentiments les plus affreux, sans même avoir le droit de pouvoir goûter au bonheur. Mais que l'on ai pu en profiter pour faire souffrir mes proches, c'était inacceptable. Jusqu’au jour où j’avais rencontré Caroline, je ne m’étais jamais senti aussi heureux. Elle était si remarquable, si dévouée, si…parfaite à mes yeux, que je n’avais jamais pensé, auparavant, qu’elle puisse s’intéresser à moi, le vampire paumé et qui avait un lourd secret qu’il n’osait révéler qu’à des personnes en qui il avait pleinement conscience. Parce que ce secret n’était pas un secret comme les autres, le secret d’avoir fait de nombreux meurtres. Et pourtant, elle était toujours restée près de moi, à me répéter sans cesse que ce monstre qui était entré en moi n’était pas moi, que je n’étais pas en pleine possession de mon corps, et encore moins de ma tête. Elle s’était toujours montrée d’une extrême douceur envers moi, et elle avait toujours su trouver les mots pour me parler. Jamais, dans ma vie tout entière je n’aurai pu penser croiser la route d’une femme aussi formidable. Depuis que je la connaissais j’étais en admiration envers ses capacités à se contrôler, parce que moi-même je n’étais même pas capable d’en faire autant. Et dire que quand j’ai disparu dans les flammes de l’enfer -enfin en tout cas ça y ressemblait plus que tout-, j’avais pensé pouvoir la protéger de là-haut. Au final, ça n’avait pas été aussi simple, j’avais vécu tellement de choses horribles et pendant que j’étais en transition, j’avais pu voir Caroline me pleurer aux côtés de Damon, et…cela m’avais détruit. J’avais été pris d’une folle envie de la serrer dans mes bras, la consoler et lui dire « ça va aller, je vais essayer de réparer toutes les horreurs que j’ai commises et…je reviendrai, je te protégerais, comme je te l’ai promis lorsque nous nous sommes dit Oui, pour l’éternité. ». Était-ce un rêve que j’avais fait ? Le rêve d’avoir pu la protéger même en étant parti ? Il était certains que les démons jouaient encore une fois avec moi pour me punir.

Lorsqu’elle se serra dans mes bras, il me sembla que durant l’espace de quelques secondes, mon cœur s’était arrêté, ou tout du moins avait ralenti considérablement. J’avais l’impression d’être en train de rêver.
- Oui…je le suis, Caroline…
Je l’étais. C’était miraculeux, moi-même je n’y croyais pas, je ne croyais pas que Caroline puisse être devant moi. Je la sentis repartir de nouveau en de sanglots incontrôlés. Mon sang ne fit qu’un tour et mon cœur se mit à accélérer de nouveau. Je frottais doucement mes bras chaleureux et protecteurs dans son dos, tandis que j’essayais de contenir mes larmes qui allaient couler d’une seconde à l’autre tellement j’étais inondé d’émotions multiples.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Ses bras se refermaient sur moi, je sentais sa chaleur m'envelopper et son odeur me rassurer doucement. Mes doigts s'agrippaient à son haut alors que je le serrais peut être un peu trop fort pour un simple humain. Mais tous ce temps sans lui... comment avait il pu revenir de l'enfer ? C'était incompréhensible ? N'avait il pas trouvé la paix ? Comme nous l'avions souhaité pour lui avec Damon ? Je comprenais que non... Au vu des réactions de Klaus lorsque j'avais souhaité parler de sa mort... j'avais peur de ce qu'avait du endurer Stefan. Je peinais à réaliser son retour et il allait falloir y aller doucement avec tout ça, parce que j'avais bien peur que mon esprit ne résiste pas. Tremblante, je relâchais toute la tension accumulée et je me reculais doucement après plusieurs minutes a seulement le serrer dans mes bras et pleurer contre son torse. J'essuyais mes joues alors que mes pleurs se calmaient doucement et je soufflais un coup pour essayer de me ressaisir. Je tenais ma tête entre mes mains en le regardant comme si j'étais en train d'halluciner et je secouais la tête.

"Excuse moi mais... j'ai du mal à réaliser je... j'ai l'impression qu'à l'instant où j'aurais détourné mon regard de toi, tu disparaitras à nouveau. J'arrive pas à croire que tu es là... après tout ce temps." Je relâchais ma tête et regardais mon alliance. Mon mari était de retour et... je ne savais même pas si nous allions réussir à reconstruir quelque chose. Tout était tellement flou dans mon esprit. J'avais passé si longtemps à pleurer, tenter de faire mon deuil, j'étais partie en Europe pendant des mois et depuis mon retour je me forçais à aller de l'avant et à présent qu'une certaine fatalité et acceptation c'était fait. Le destin nous réunissait. Sombre comédie que nous jouait là les décisionnaires célestes. Je ne savais pas ce que nous avions fait pour mériter tant de tourments, mais je commençais à me fatiguer de tout ça. Toute cette douleur, je n'en pouvais plus de la ressentir et je devais m'en protéger. "Je suis désolé, il va me falloir du temps... beaucoup de temps... Ne m'en veux pas mais... c'est... trop d'un coup. " Je culpabilisais. Il revenait d'entre les morts et j'avais l'impression d'être incapable de m'en rejouir. Mais c'était tellement violent ! Sa mort avait été violente, son retour l'était tout autant. Mes émotions étaient trop vives et douloureuse pour que j'y vois clair et en plus de tout ce qui se passait à coté... je n'allais pas pouvoir me laisser accabler par tous ces sentiments ce qui le forcerait certainement à prendre encore plus de temps pour savoir où j'en étais.

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Lorsqu’elle agrippait ses doigts contre moi, je descendais progressivement mes mains qui étaient posées contre son dos pour ensuite les retirer d’elle. Mes sourcils se froncèrent, jusqu’à ce qu’elle se calme et recule enfin, lâchant donc la pression qu’elle avait sur moi. Je clignais plusieurs fois des yeux pour me ressaisir et reprenait un semblant de souffle après qu’il se soit coupé lorsqu’elle m’avait un peu trop fortement serré contre elle. Je me souvenais de ce qu’elle était, c’était également une des raisons pour lesquelles je ne pouvais lui en vouloir. Comme je l’avais déjà dit, si je m’étais trouvé à sa place, j’aurais fait de même, j’aurai certainement eu des moments où je ne me serai pas contrôlé. Alors je ne dis rien et je me contentais de la regarder.
J’écoutais chacun de ses mots avec attention. Chaque parole qu’elle prononçait, j’avais comme l’impression que c’était comme un miroir de ce que j’aurai pu imaginer de pire si nous avions eu la chance de nous revoir un jour, nous deux. Ces mots, je les comprenais. Je pense qu’aussi bien elle que moi étions complétement perdus, alors même que nous nous étions promis d’être heureux. Mais nous ne pouvons pas faire semblant d’être heureux, c’est impossible. Lorsque quelque chose est accroché à notre cœur, nous ne pouvons nous en défaire, nous ne pouvons passer à autre chose. C’est comme ça que la vie nous a été donnée. Dans un sens, nous nous étions tous les deux perdus. Moi je m’étais sacrifié pour offrir une vie heureuse à mon frère, mais j’aurai certainement pu trouver une autre solution afin de ne pas avoir à perdre la femme que j’aime…Je ne sais pas, je ne sais plus, c’est une question qui tourne en boucle dans ma tête et je sais que j’aurai beau me la poser, je ne peux pas revenir en arrière. Et maintenant nous devrions vivre tous les deux ainsi, moi avec ce sentiment horrible de culpabilité, et ensemble avec le sentiment que tout est perdu, que nous continuons, comme après des années, à nous battre, à avoir peur de ce qu’il pourra encore bien nous arriver de pire, à nous terrer l’un et l’autre chez nous, à chercher une trace d’infime sentiment de « C’est fini, tout va pouvoir recommencer comme avant », sans même pouvoir parvenir à en trouver la trace. Ce sentiment d’espoir était tout autre lorsque je suis mort : tout ce que j’espérais, c’étais que Josie, Lizzie, Caroline et tous les autres aient enfin pu trouver la paix lorsque je me suis en allé, parce que j’avais toujours voulu le mieux pour eux, et jamais ça ne changera. Quoi que Caroline décide durant les jours qui suivront, je respecterai sa décision, comme je lui en avais déjà fait la promesse maintes et maintes fois.

- Tu n’as pas à être désolée Caroline, je t’ai déjà dit que je comprenais. Moi aussi, même après ces mois de vie passés en tant qu’humain, je ne sais si je réussirai à redevenir celui que j’étais, et même si je pourrais réussi à me regarder en face dans un miroir et pouvoir penser que je te mérite. Parce que je sais que ce n’est pas le cas, je sais très bien que tu comprends et que c’était une dure décision à prendre de ma part mais, je n’en étais pas fier, je regrettais amèrement de t’avoir laissée, toi la femme que j’aime. J'ai toujours pensé que je pouvais faire ce qui était de mieux pour ceux que j'aime, mais à chaque fois que je le fais, j'en rend un heureux, et l'autre est détruit. Pourquoi faut-il toujours que ça se termine ainsi, hein ?...

Je me reculais ensuite petit à petit moi aussi, le visage vide.
- Je suis certain que tu n’en crois pas tes oreilles, comment un homme tel que moi pourrait encore dire à sa femme qu’il l’aime alors qu’il l’a laissée seule tout ce temps, qu’il est parti en lui laissant un pauvre message ? Cet homme est un lâche. Cet homme Caroline, ne te mérites pas. Tu sais quel homme tu mérites ? Un homme qui ne te laissera jamais, un homme qui n’a commis que de belles prouesses dans sa vie, qui saura te chérir toute sa vie. L’homme que je suis n’a pas commis que de belles choses dans sa vie Caroline, il a…commis des erreurs qu’il devra payer toute sa vie et c’est pour ça que l’on lui fait subir ce genre de chose. Pour le détruire petit à petit, lui et ceux qu’il aime. Voilà ce que je pense Caroline, je ne te mérite pas et je regretterai toute ma vie ce que j'ai fait.

Interruption dans votre écrit.

Le sang, quelle odeur alléchante…N'est-ce pas Caroline ? Si l'écume du carillon façonne leurs retrouvailles, il ne reste pas moins que l'épée de Damoclès au dessus de leurs têtes.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les bagues des suceurs de sang permettant une protection dès l'aube possèdent un dysfonctionnement de nature imprévisible. Brûlures fréquentes, comportements irascibles sont les quelques caractéristiques de cette machination (vous pouvez jouer de votre imagination pour mettre votre personnage dans un état critique).

La nature humaine vouant une frénésie au pouvoir du sang et s'adonne à une mise en péril d'elle-même par différents comportements, comme la perte de mémoire spontanée, prête à mettre tous les moyens en oeuvre pour goûter à ce gout métallique. Les chasseurs seraient-ils dans un tourbillon de dégoût ? (Vous pouvez jouer de votre imagination pour mettre votre personnage dans un état critique).

L'interruption dure deux réponses chacun, seulement.

° CODAGE PAR DITA | EPICODE°

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Je regardais Stefan, je l'écoutais mais doucement, je sentais monter un inconfort en moi. Je n'arrivais pas à le nommer mais je sentais quelque chose m'échapper. Stefan continuait de se complaindre en excuses ou me répéter qu'il ne me méritait pas. Il savait pourtant à quel point je détestais que l'on me dise ça. Peut être que non, il ne le savait plus. Pourquoi les hommes étaient obnubilés par cette idée de ne pas nous mériter, MAIS ne faisais rien de plus pour justement être méritant de notre amour. C'est comme si nous devions tout leur servir sur un plateau en argent. Bien que ces propos m'est toujours agacée, je n'avais jamais ressentie une telle irritabilité. Je commençais à transpirer légèrement et à m'agiter intérieurement. Subitement, je le coupais dans sa tirade en grognant.

"Stop Stefan ! Arrête ! Tu sais que je ne supporte pas ce genre de discours, cet apitoiment ! Pourquoi tu ne me mériterais pas ? Là n'est pas la question, elle n'y a jamais été ! On s'en fou du mérite ou pas. Tout le monde mérite d'être aimé et tu sais à quel point je crois en ça !! Tout le monde peut être sauvé car rien n'est entièrement blanc ou noir ! Même dans cette histoire !!! Tu as décidé de te sacrifier et de me laisser, mais tu l'as fais pour sauver Damon et Elena, ton frère, mes amis... Tu vois rien n'est bon ou mauvais... tout dépends du point de vue, d'un instant, d'une émotion. Alors ARRETE ! Parce que je... c'est... Rrr c'est insupportable... Merde mais qu'est-ce que j'ai..."

Quelque chose grondait, je n'écoutais plus Stefan. Petit à petit, sa voix se mit à disparaitre derrière les battements de son coeur et le frétillement de son sang qui sifflait dans ses veines. Douces mélodie... Un grondement sourd remonta dans ma gorge... je pris ma tête entre mes mains.

"Qu'est-ce que j'ai..." Je luttais, je sentais mon instinct primaire me dévorer brutalement les entrailles sans raison apparente. Je titubais et me retenais contre le mur alors que j'avais la sensation de suffoquer tant ma gorge devenait brulante et sèche. Des crampes dans ma machoire et sur mon visage qui se déformait dans une lutte infernal entre le vampire près à bondir et l'humaine qui le retenait. "Stefan... vas t'en..." La douleur me terrassais et l'envie d'y mettre fin en lui arrachant une jugulaire me vrillais les entrailles. 'Nourris toi' soufflait l'instinct, 'Résiste' soufflait la raison. Contrôle... Contrôle... Contrôle ! Inspire... Expire... Inspire... son odeur... son odeur envoutante, entêtante... Mes ongles râclaient la roches à m'en faire saigner le bout des doigts. "Bordel Stefan dégage !" Dans un grognement sourd et féroce, je sentis mes derrières barrières voler en éclat brutalement et un voile traverser mon esprit. "Too late..."

Je bondissais brusquement vers Stefan qui malgré sa tentative pour m'échapper était désormais
prisonnier, ma proie... Rien de ce qu'il pouvait dire ne m'atteignait. Brutalement je le saisissais, dévilant mes crocs pour brusquement les planter dans sa gorge et enfin atteindre la source ultime de mon désir le plus profond et bestial.

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Elle me laissait paraître qu’en quelque sorte je n’y étais pour rien, cependant je n’en croyais aucun mot. C’était bizarre parce que, l’espace d’un instant, j’avais cru pouvoir acquiescer à tout ce qu’elle me disait. Mais là, s’en était trop. Elle me demandait de croire que j’avais bien fait ? Non non non, là elle avait faux sur toute la ligne. Je n’avais pas bien fait, enfin pas totalement. Je n’avais pas pu la satisfaire, je l’avais déçue dans un certain sens.

Je voulais continuer à parler, continuer à lui expliquer où j’avais fauté, même si elle le savait, mais elle m’avait coupé pour me dire qu’au final, là n’était pas la question, que ça n’avait rien à voir, que je l’avais fait pour une bonne cause. Pourquoi est-ce qu’il fallait TOUJOURS qu’elle y voit le bon côté des choses, à chaque fois ? POURQUOI ? Je n’étais pas parvenu à satisfaire celle que j’aimais, point barre. C’est tout ce que je retenais. Elle avait beau me baratiner avec ses belles paroles, ça ne change rien.

J’ouvris des yeux pires que tout lorsque je la vis changer de comportement du tout au tout. Elle essayait de lutter pour ne pas s’attaquer à moi, et je restais certainement un peu trop longtemps pétrifié sur place. Voilà longtemps que les rôles avaient été inversés : moi l’humain sans défense, face à un vampire. J’allais enfin savoir ce que ça faisait. Pour la première fois et ce depuis longtemps. J’allais enfin pouvoir être dans la peau de ceux qui avaient perdu la vie sans même qu’elle ait pu commencer véritablement, de jeunes petites étudiantes innocentes. Pour ce qui était de mon cas, je ne m’inquiétais guère. Qu’elle me tue, ça me fera une belle jambe. Je pouvais subir, je l’avais déjà assez fait. Qu’elle me renvoie aux enfers, tant pis. De toute façon, j’avais beau essayer de courir, elle me rattraperai déjà.
Elle me demandait de courir, de m’enfuir, le plus vite possible. Mon instinct d’humain sans défense fit ce qui était en son pouvoir pour courir au plus vite hors de danger, mais elle me rattrapa plus rapidement que je ne pu le voir. Elle avait déjà gagné le combat. En même temps, ce n’était pas compliqué, je ne pouvais guère faire quoi que ce soit face à elle, bien plus vive que moi. Mon instinct m’ordonnait de me débattre, c’est ce que je fis pendant quelques secondes. Soudainement, mon corps et mes muscles se relâchaient, vidés de toutes forces. Mes yeux qui étaient à demi-fermés se fermèrent complètement et je ne tenais debout que grâce à elle.

Quand les retrouvailles ne sont pas comme on l'avait rêvé

Son sang coulait enfin dans ma gorge, son gout était sans pareil. C'était terriblement bon de sentir ce liquide ferreux et chaud sur mes lèvres, emplir mes veines d'une force nouvelle. Je resserrai ma proie entre mes mains. La transe était intense, plus rien ne me ramenais à la raison. Son odeur envoutant me prenais aux tripes mais au fur et à mesure que je m'abreuvais, des flashs me revenaient en mémoire. Nos lèvres scellées, mes mains sur son torse musculeux à souhait, la chaleur de son corps contre le mien au réveil le matin, le son de sa voix rauque qui s'éveille. Autant de souvenirs d'une vie où nous étions heureux. Promis à un bel avenir. Stefan... Brutalement, je le relâche en grognant et recule de plusieurs mètres. Assoiffée, je tremble, alors que le monstre rêve d'achever son oeuvre. Je pousse un cri pour résister à ce démon. "Sors de ma tête !!" Je serre mes doigts dans mes cheveux en luttant. Stefan est au sol, il peine à se tenir à genou au sol, reprenant sa respiration, une main sur sa gorge. Je reste pétrifiée l'espace d'un instant, entre raison et folie. 'Qu'ai-je fais ?' 'Ce que tu devais faire !' Un nouveau grognement. "Pardonne moi..." Les larmes affluent et avant que je ne perde à nouveau la raison. Je disparais de la ruelle en une fraction de seconde pour m'éloigner de lui mais aussi de toute autre source de vie humaine.

Je rejoins la forêt, je m'y enfonce à vitesse vampirique alors que mon esprit oscille entre conscience et inconscience. J'atterris dans une clairière. Tout tourne autours de moi, les bruits sont trop intense, même la clarté de la lune est trop vive pour mes yeux. Je tourne sur moi même en bouchant mes oreilles. Trop d'émotions, trop d'adrénaline... mon corps finit par me lâcher brutalement et je m'effondre sur le sol humide et mousseux de la foret.

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Après quelques longues secondes, qui me paraissent durer une éternité bien que tout ce que j’aurai préféré c’est qu’elle me vide d’une seule et même gorgée de mon sang. Je ne savais pas pourquoi cela durait aussi longtemps. Pourquoi la douleur durait aussi longtemps. Pourquoi tout ne devait pas se finir rapidement, si ça devait se faire. J’ignorais même comment ça avait pu arriver aussi brutalement, alors même qu’auparavant elle semblait en pleine possession de ses moyens, en plein contrôle d’elle-même. Je n’aurai jamais pu douter, ne serait-ce qu’un instant, qu’elle puisse en venir à boire mon sang, malgré que la situation ne fût pas facile à vivre et que ces sentiments, où plutôt ses émotions pouvaient être mélangés. Je savais pourtant, au vu des souvenirs qui m’étaient revenus et de ce que m’avait révélé Damon, que c’était facile de perdre le contrôle.
Lorsqu’elle arrêta enfin de se nourrir abondamment de mon sang et me relâche. Je tombe raide au sol, à bout de forces. Elle criait désespérément quelque chose que d’ailleurs je ne comprenais pas. Mes forces étaient envolées, et ma vision brouillée, ainsi que mon audition. Je la voyais seulement, ouvrant péniblement les yeux. Je portais fébrilement une main à ma gorge, puis mon premier réflexe pour essayer de reprendre ma respiration fut de tousser. Caroline, celle que j’avais connue toujours en plein contrôle de chacun de ce qu’elle entreprenait, venait de…littéralement boire mon sang. Peut-être qu’une partie d’elle souhaitait se venger, me montrer que maintenant que j’étais humain, je n’avais plus aucune défense et que je n’étais plus aussi…intéressant qu’avant ? Je ne sais pas, des milliers de questions affluaient dans ma tête, sans que je ne puisse y trouver la moindre trace de réponse. Mes deux mains joignirent mon cou, comme si j’étouffais. J’avais l’impression d’étouffer. Non seulement elle m’avait surpris, mais en plus je ne la pensais pas capable de faire ça, jamais. Je cessais petit à petit de tousser pour ensuite poser mes mains tremblantes au sol et m’y laisser tomber. J’avais essayé de ramper mais mes muscles étaient totalement flasques et n’étaient même plus en capacité de me tenir à genou au sol. Ma respiration se fit de plus en plus lente, je me laisse emporter dans ce qui semble être un sommeil, au beau milieu de la petite ruelle, à quelques bons mètres du bar, loin de toute aide. Je n'entendais pratiquement plus aucun son, comme au bord de l'inconscience.