Un nouveau départ - Ft. Edward Sören

Un nouveau départ.

C'était une belle journée d'automne qui s'annonçait pour mon départ de Montréal vers la Nouvelle-Orléans, j'étais un peu nerveuse à dire vrai, même si je n'étais pas prête à l'admettre à mes parents. Je quittais finalement le nid familiale pour voler de mes propres ailes, pour aller dans un domaine qui me fait vibrer. Juste avant de prendre mon bus pour quitter, j'avais demandé à mes parents de m'amener à l'hôpital pour que je suis allé voir mon meilleur ami, j'avais besoin de le voir, et cela, même s'il était toujours inconscient. En pénétrant dans l'établissement, je me dirigeais alors vers l'ascenseur, appuyant sur le troisième étage, c'était là où était situé sa chambre. Je saluais l'infirmière à l’accueil pour me rendre jusqu'à la chambre #315 situé au bout du couloir, en m'y rendant, j'avais fait un arrêt rapide pour ramasser la barre de chocolat favorite de Justin pour la déposer près de son lit. Chaque fois que je rentrais dans cette pièce, je sentais le poids de la culpabilité m'écraser un peu plus, apercevant mon meilleur ami dans ce lit d'hôpital, inconscient. Je pris place au bout du lit, prenant sa main dans la mienne. 

- J'aurais aimé que tu sois avec moi pour ce trip vers la Nouvelle-Orléans, admis-je, d'une faible voix. […] Si tu savais comment je m'en veux J' … Ça aurait dû être moi, culpabilisais-je. 

Le bruit de chaussure à talon m’interrompit dans mon échange avec Justin, j'essuyais rapidement les larmes qui avaient longer ma joue. Je reniflais légèrement afin de ne pas laisser paraître la peine que je vivais actuellement, je ne devais pas être triste, je réalisais mon rêve. Il aurait voulu que je sois heureuse, même si cela voulait dire qu'on se voit moins souvent, du moins c'est ce qu'il avait su me faire comprendre avant que ma voiture ne percute cet arbre. Je me retournais alors vers la porte pour y apercevoir la mère de Justin, visiblement surprise de me voir ici. Alors qu'elle me demandait ce que je faisais ici, je lui avais répondu que je m'apprêtais à quitté, bien qu'elle avait insisté pour que je reste me laissant savoir que mon meilleur ami aurait été content de savoir que j'étais ici, je m'étais contenté de lui dire que j'étais attendue. En quittant la chambre rapidement par la suite, j'attendais devant l’ascenseur qui mettait une éternité à se pointer, je sentais l'angoisse monter en moi, j'avais les mains qui commençaient à trembler. Je n'étais pas bien, je devais quitter cet endroit. Je me dirigeais donc vers les escaliers que j'avais dévalés à toute vitesse avant de bêtement m'effondrer en boule sur le sol, incapable de me rendre plus loin. J'explosais en sanglots, sans réellement en comprendre les circonstances exactes, je pouvais sentir mon corps en entier trembloter. Je tentais les exercices de respirations qu'on m'avait appris pour me calmer, mais cela mettait un temps avant de faire effet. 

- Ana ? Lançait une voix un peu plus haut dans l'escalier. Tout va bien ? 

Je redressais la tête pour y apercevoir Dr Sullivan, celui qui faisait un uivi avec moi pour mes soucis de santé, je secouais la tête. Je voyais flou autour de moi, tout me semblait devenir de plus en plus loin, je me perdais tranquillement dans un monde de solitude. Le bruit répétitif de claquement de doigt, avec une bribe de bruit qui sonnait comme mon prénom me ramenait progressivement à moi. Il me demandait de rester concentré sur lui, que je devais garder mon calme si je voulais parvenir à reprendre le contrôle. C'était tellement embrouillée dans mon esprit, je ne savais pas si ce que je percevais était réel ou si cela ne se déroulait que dans ma tête. Je fermais alors les yeux un moment, je me concentrais à nouveau sur ma respiration, au moment où j'avais ouvert les yeux, il n'y avait personne. Venais-je simplement d'halluciner la présence de mon médecin ? J'en avais aucune idée et au final, je ne voulais peut-être pas le savoir, je n'avais pas besoin d'un souci en plus à régler. Je retournais donc rapidement aux véhicules de mes parents qui attendaient depuis le début. Je m'étais contenté de leur répondre que j'allais rater mon bus si on ne partait pas immédiatement. Mon père avait donc démarré, sans dire un mot alors que ma mère s'inquiétait un peu pour moi vu l'expression sur son visage. Elle m'avait promis qu'elle me tiendrait au courant des nouvelles de l'état de Justin, alors qu'au fond, aussi égoïste cela pouvait être, je ne savais pas si j'avais envie de le savoir. Il m'en fallait si peu pour faire planter mon moral, et si on venait à me dire que son état empirerait, je ne sais pas ce que je serais capable de faire. Cette simple idée me terrifiait. Je débarquais de la voiture, prenant ma valise avant de la déposer sur le trottoir, j'embrassais mes parents en leur disant que je les aimais, mais nos aurevoir furent brusquement interrompu lorsque je constatais que mon bus quittait d'un instant à l'autre. Je partais alors en courant, attrapant ma valise au passage, puis je montais dans le bus. Je soupirais au moment où je prenais place sur le siège du fond au côté d'une vieille dame qui s'occupait en tricotant. De la vitre, j'avais fait des signes de mains à mes parents leur adressant un léger sourire. 

Alors que le bus s'arrêtait finalement plusieurs heures plus tard, à la frontière de la Nouvelle-Orléans, je sortis en dernier de l'autobus. La vieille dame qui était assise juste à côté de moi m'avait offert une jolie paire de pantoufle qu'elle avait tricotée durant le voyage, je l'avais remercié en lui adressant un doux sourire. Je descendais finalement du bus avec ma valise, regardant autour de moi un moment, appréciant l'air frais de dehors. Je n'avais strictement aucune idée d'où je devais aller à présent, la ville semblait si grande, je m'informais alors au chauffeur d'autobus pour savoir où je pouvais trouver l'hôtel où je devais loger. Je le remerciais alors en me dirigeant vers le centre de la ville, installant ma valise sur les roulettes. J'étais fascinée de voir la vie des habitants de la Nouvelle-Orléans, pour la plupart, il semblait avoir une joie de vive inépuisable. Je reçu une notification d'appel manqué, j'écoutais donc ma messagerie vocale, pour finalement apprendre que je ne logerais pas dans un hôtel, mais dans un studio. J'allais avoir un chez-moi. Comme j'en avais déduit dans ce message, je devais me rendre dans un café pour attendre l'agente qui viendrait me porter les clefs de mon studio. J'envoyais donc un message à la femme en question pour lui faire savoir mon arrivée, puis je mis le gps de mon portable pour trouver le café où je devais aller. Après une trentaine de minutes à attendre dans ce café, à siroter un cappuccino, mon agente se présenta pour discuter un moment et finalement me donner les clefs. Elle me proposait par la même occasion de le visiter avec elle, chose que j'appréciais grandement. Le studio se trouvait au centre du quartier français de la Nouvelle-Orléans, me voilà un peu moins dépaysé d'un coup. Mon accent à la Montréalaise serait peut-être moins critiqué vu que certains ici parlaient français, enfin bref, je remerciais alors mon agente qui partait par la suite pour un autre rendez-vous. J'avais fait le tour de mon nouveau chez moi avant d'opter pour une petite sieste, le voyagement m'avait complètement épuisée. J'avais encore la journée devant moi comme nous étions arrivée très tôt le matin, donc ce n'est pas ma sieste qui me brimerait de ma première journée ici.  

Dans les environs de treize heures, je m'étais donc réveillée en pleine forme, puis réalisait que je n'avais pas envoyé de message à mes parents pour leur dire que j'étais arrivé saine et sauve. En prenant mon portable, j'aperçus deux appels manqués de leur part ainsi que plusieurs messages textes, j’esquissais alors un sourire amusé avant de leur répondre que j'étais désolée, que j'avais complètement oublié de leur écrire comme la fatigue m'avait rattraper une fois arrivée. Je filais alors sous la douche, où j'en profitais pour m'épiler, bien que ma première journée de boulot n'était que dans deux jours. J'avais donc deux journées entières à moi en plus de celle-ci pour apprivoisé cette merveilleuse ville. Lorsque je sortis finalement de la salle de bain, je séchais donc mes cheveux pour enfiler une magnifique robe rouge que j'agençais avec une petite veste en cuir et de magnifique bottes longues noires. En quittant, je m'assurais à deux fois que la porte était verrouiller puis, je partis vers le centre-ville pour visiter un peu. En sortant de l'immeuble, j'avais pris la direction d'un parc où je m'étais arrêté un moment pour tout bonnement profité de l'endroit, du plein air. Sur un tableau d'affichettes, j'avais remarqué une soirée découverte musical qui aurait lieu demain, ce qui m'avait fortement intéressée au point où j'avais noté l'endroit où cela allait se dérouler. En me redressant, j'avais percuté une personne, éclatant mon portable au sol qui fut une perte totale. J'expirais vivement, consciente que j'étais en grande partie responsable de cette maladresse, cependant au moment où je me retournais pour voir qui j'avais percuté, il avait continué sa route l'air de rien. Je me devais de contenir ma colère du moment, puisque si mon téléphone était tombé aussi stupidement, c'était parce que j'avais les yeux rivé sur celui-ci plutôt que sur ce qui m'entourait.

-Super… Bienvenue à la Nouvelle-Orléans Ana ! Avais-je dit en soupirant. 

Je m'étais assise de nouveau sur le banc dans le parc, légèrement exaspéré comme j'avais malheureusement besoin de mon téléphone vu les circonstances. Toutes les infos dont j'avais besoin pour mon boulot se trouvaient dans ce téléphone à la con, j'étais un peu mal foutu surtout que je ne connaissais en rien cette ville. Il devait forcément avoir un réparateur de téléphone quelque part ? Ou sinon quelqu'un qui peut m'aider avec un nouveau ? Je pris un grand respire, mordillant nerveusement ma lèvre inférieure. J’aperçus un garçon qui jouait sur son portable, je me décidais alors à l'interpeller gentiment. 

- Excuse-moi ? Lançais-je en me rapprochant. Tu ne saurais pas m'indiquer où je pourrais aller pour ça ? Demandais-je en lui montrant mon portable. 

L'écran était toujours allumé, cependant la vitre était brisé en mille et un morceau, sans compter que l'image était toute dérailler, donc carrément non-fonctionnel pour téléphone ou consulter quoi que ce soit. Je lui adressais un léger sourire, bien que malgré moi, je laissais transparaître à quel point, je me sentais stupide. 

- Je ne suis pas du coin pour être totalement honnête… Et carrément maladroite, admis-je en riant, timidement.  

Codage par Libella sur Graphiorum