J'ai cru voir un fantome ft Klaus

Quelques jours à peine que j'étais revenue ici, et j'avais bien du mal à suivre les évènements. J'étais retourné à la Salvatore School ce matin même pour faire un point. J'avais pris plaisir à revoir certains élèves et beaucoup m'avais demandé si j'étais de retour. Je ressentais désormais ce petit pincement au coeur à l'idée de repartir. Ma vie semblait être ici, quoique j'en dise. J'avais créé cette école pour la mémoire de Stefan. Elle avait été détruite. Reconstruite. Je devais faire comme les murs de cet édifice. Me reconstruire et avancer. Stefan ne voudrait pas que je continue de prendre la fuite perpétuellement et que je tourne le dos à ceux que j'aime. De plus, en revoyant mes amis... je m'étais rendu compte à quel point les abandonné avait peut être été une erreur. Ils avaient aussi besoin de moi.

En fin de journée, je rangeais quelques dossiers avant de quitter l'école. L'envie de m'installer à nouveau à la Nouvelle Orléans était bien présente... mais je devais voir quelqu'un avant cela. Klaus n'était pas mort, comme je l'avais présagé. Cependant, il n'avait plus l'air d'être le même et j'avais besoin d'en avoir le coeur net. Je devais aller le voir, parler avec lui. Alors que je roulais, je passais un appel à mes filles pour savoir comment elles allaient. Entendre leurs voix me rassuraient et me mettais du baume au coeur. Lorsque je raccrochais, je garais ma voiture devant le Manoir des Mikaelsons. Comme à chaque fois, avant de voir Klaus, j'avais une légère appréhension et hâte qui se mêlait étrangement. Je poussais un soupire en sortant de ma voiture pour me diriger vers la grande porte. J'espérais le trouver ici et dés que je fut sur le perron, je fut assuré qu'il était ici. Je frappais alors puis reculais d'un pas en attendant que la porte ne s'ouvre.

Alors que j'attendais patiemment que la porte ne vienne s'ouvrir, je sentais des effluves de sang frais me parvenir légèrement de l'intérieur. Instinctivement, ma gorge se mit à me brûler et mes prunelles à se noircir. J'inspirais profondément pour contrôler ma soif et en voyant que je mettais quelques secondes à me maitriser, je comprenais que je devrais sans tarder me nourir en rentrant à l'hotel pour m'éviter un dérapage. Je me râclais la gorge alors que des bruits vifs de pas arrivait vers la porte qui s'ouvrit à la volée. Je fut aussi surprise que Klaus certainement par cette sortie précipitée. A son regard, je compris qu'il ne s'attendait pas à me voir. Avait il oublié les effluves de mon parfum ou bien son odorat était il en panne ? Je voyais au travers de son regard une certaine folie.... il avait du sang sur lui... un index entre les doigts dégoulinant encore au sol. A nouveau, la brulure dans ma gorge s'éveilla et mes gencives me lancèrent légèrement.

« C'est quoi ton petit surnom à toi ? Crazybitch ? » J'arquais un sourcil de manière surprise à ses propos. Visiblement son petit séjour dans l'au delà ne l'avait pas vraiment arrangé. « Ou Crazylove ? Ou.. Caroline ? Quel plaisir de te voir si... rayonnante ? » Le sarcasme dont il faisait preuve me fit légèrement sourire. Je ne me formalisais pas de son attitude et préféré jouer pour l'heure son petit jeu. "Oh dans le bon vieu temps tu préférés Sweetheart ou Love tout simplement mais si tu as besoin d'en changer..." J'haussais une épaule et pénétrait à l'intérieur du Manoir sans une once d'hésitation. Mes talons claquaient sur le parquet de la demeure tandis que j'avançais tranquillement comme si ma présence était totalement naturelle. Je retirais ma veste que je déposais sur l'une des fauteuils de l'immense salon avant de me tourner vers Klaus. "Je te dérange peut être ? Tu avais l'air particulièrement affairé en cuisine..." dis-je ironiquement en regardant le sang qu'il avait sur lui et en référence au membre sectionné. S'il comptait m'impressionner de la sorte, il avait légèrement raté son coup.

Klaus venait de s'installer dans un des larges fauteuils dans le salon, j'avais simplement déposé ma veste sur l'un d'eux et je le fixais intensément en attendant de voir ses réactions. Il n'était plus vraiment le Klaus avec qui j'avais lié une relation particulière et il n'était plus non plus celui que nous avions connu à ses débuts à Mystic Fall's. J'avais l'impression de devoir réapprendre à le connaitre. Je n'étais pas vraiment effrayé pour autant, je n'étais moi même plus du tout la Caroline de Mystic Fall's, ni celle qu'il avait éveillé à l'immortalité. J'eus un léger rictus en le voyant envoyer le doigt coupé dans un large vase non loin de moi. Je levais les yeux au ciel en souriant un peu plus. Il n'avait pas perdu de son coté théâtral ce qu'il y avait de sur. « J'espère que tu es au courant que le mot Love est usé à toutes les rencontres féminines sur ma traversée contrairement à Sweetheart. Les temps changent Caroline, et le passé appartient à son recueil d'histoires. Ton surnom n'est plus d'actualité ! » Je me pinçais les lèvres pour retenir mon sourire mais mes yeux pétillants le trahissait aisément. Ces petits jeux du chat et de la souris nous avait si souvent animés. J'avais plaisir à me les remémorait. C'était devenu des bons souvenirs avec le temps. Ces surnoms, Sweetheart en particulier m'avais toujours plus ou moins agacé. Cette façon qu'il avait de tenter de me séduire en sachant pertinement qu'il ne parviendrait pas à ses fins. Il s'amusait à me faire enrager et je prenais plaisir à le laisser faire je dois l'avouer.

"Tu m'en vois soulagée, je n'aurai plus à faire ma mauvaise tête avec toi."

J'avançais dans la pièce lentement, m'approchant de certains murs où y était suspendus des oeuvres. Toutes plus sombres les unes que les autres. Je reconnaissais là sans mal son talent. Ses peintures avaient toujours eut un pouvoir fascinant sur moi. J'aimais me perdre dans leur contemplations et essayer d'imaginer ce qui habitait l'esprit de l'hybride originel lorsqu'il se laissait aller à son art sans aucune retenue. « Je ne suis pas très affûté en matière de cuisine, mais peut-être est-ce ta façon subtile de me montrer les recettes ? Ou peut-être que je préfère que tu me plaques, une nouvelle fois, au mur pour observer les traits de ton visage ? J'hésite. » Je riais franchement en l'entendant et je secouais la tête avant de me tourner vers lui.

"Tu me vois navrée de t'apprendre que ça aussi, ça n'est plus d'actualité..." Klaus m'avais attiré autrefois... tant de fois j'avais eut envie de succomber à ses avances et de le suivre. Je ne sais pas ce qui m'en avais empêché. Cette attirance restera à jamais un mystère tout comme le fait d'y résister à ce point. Cependant, ça n'était plus le cas. Ni pour lui. Ni pour aucun autres hommes depuis Stefan. C'est comme si mon coeur avait été balayé par les enfers en même temps que la vie de mon mari. Il y avait eut trop d'hommes dans ma vie, j'avais été amoureuse, tant de fois et tout autant alors trahie, trompée, abusée, brisée... Je ne voulais plus jamais ressentir ça. J'avais été mariée et veuve presque dans la même journée. Non je ne pouvais définitivement plus perdre mon temps et mon énergie pour toutes ces batifoleries. Le seul amour que je me sentais capable de ressentir était celui que j'avais pour mes filles. "J'étais en Europe, avec Lizzie et Josie... quand la rumeur à couru dans le monde surnaturel que tu étais mort... avec ton frère." J'arrêtais ma contemplation pour venir vers lui et m'installer dans le sofa face à lui. "Je n'arrivais pas à croire que ça puisse être vrai et... je suis plutôt heureuse de voir que j'avais raison." Je ne pouvais pas l'expliquer mais je ne supporterais pas de le savoir mort. C'était inconcevable pour moi. Klaus était devenu au fil du temps comme le seul pilier stable, le seul repère dans ma vie qui ne pouvait pas s'écrouler, disparaître ou mourir. Il était une constante rassurante, j'avais besoin de sa présence, plus ou moins lointaines, plus ou moins bénéfique. J'avais juste besoin qu'il respire, qu'il existe. C'est aussi pour ça que j'étais venu le voir. J'avais besoin de m'assurer qu'il serait toujours là, d'une manière ou d'une autre.

J'observais Niklaus qui s'était levé dés que je m'étais assise en face de lui. Ma présence l'incommodait t'elle tant que ça ? Je décidais de ne pas prêter cas à sa nervosité et les cents pas qu'il faisait dans la pièce ne m'inquiétais pas non plus. Je souriais légèrement en me remémorant le passé. Ce jeu que nous jouions. J'avoue que tout ceci m'avais permi de passer de très bon moment en sa compagnie. Même lorsque je devais jouer la distraction, j'avais souvent moi même oublié le temps et la raison de ma présence à ses cotés. Je riais légèrement et haussais une épaule.

"Tu as raison, et ça m'as demandé beaucoup d'effort à l'époque pour te résister. Nos entrevues étaient devenues bien malgré moi plus plaisantes que je ne l'aurais jamais envisagé.

Je levais les yeux au ciel, tout en continuant de l'observer. Il était le même et pourtant quelque chose avait changé chez lui. Je n'arrivais simplement pas à mettre la main dessus. Et puis quelque part je m'en fichais un peu. Klaus était devenu important dans ma vie. Tout ce que je souhaitais, c'est qu'il en fasse encore partie. De près ou de loin. Je me crispais légèrement en l'écoutant parler de mon voyage en Europe. Je sentais ma gorge se nouer à ses propos et mon ventre se nouer. Certes, j'avais fuis. Mais sur le moment je n'avais pas su quoi faire d'autre.

"Je n'ai pas voyagé pour me sentir humaine, je n'en ai plus l'envie depuis bien longtemps et tu le sais... c'est toi qui m'a ouvert les yeux sur le sujet. Mais j'avoue sans peine avoir fuis, oui. C'était... ce que je pensais le mieux à faire sur l'instant et... même si ça n'aura rien résolu, ça m'a permis de me retrouver avec mes filles. Je ne regrette pas ce voyage. Nous avons visité l'Italie, les filles ont adoré Rome, Florence, j'ai beaucoup aimé Paris de mon coté, ainsie que l'Andalousie. J'imagine que ces endroits n'ont plus de secret pour toi."

Je souriais jusqu'à ce que subitement il ne soit très près de moi. Je sentais ses paumes chaudes sur mes épaules se serrer doucement. Son souffle sur ma joue, sa voix à mes oreilles ne me trompait pas. Parler de sa mort n'était visiblement pas un sujet envisageable. Je déglutissais légèrement et tournais mon visage de porcelaine vers le sien en souriant.

"Tu as raison, après tout, je suis surtout venue pour te voir et m'assurer que tu étais bien vivant alors..." Je me relevais pour m'extirper de sa poigne et contourner le sofa. Je me rapprochais de lui et lui faisais face sans une once de crainte. Je posais mes mains sur mes hanches et souriais un peu plus. "Si tu me servais un verre nous pourrions au moins fêter ses retrouvailles et mon retour en ville !"

J'observais la silhouette de Klaus se déplacer dans la pièce pour aller nous servir deux verres de vins. Il n'avait pas perdu de sa superbe malgré les années qui s'écoulait. Je lui retrouvais cependant des airs de prédateurs qu'il avait adoucie au fil des années. Il était redevenu un Klaus plus sanguinaires que jamais, je n'en avais pas le moindre doute. Je n'avais pas non plus de doute sur l'idée qu'il puisse me faire du mal si l'envie l'en prenait. Ce qui nous liait avant ne semblait plus être le cas. Et pour je ne sais quelle fichtre raison, je restais là, à désirer boire un verre avec lui. Je me sentais légèrement piqué au vif lorsqu'il évoquait visiblement une femme je supposais, plus méritante de son amour. Certainement... j'avais laissé passer ma chance et ça me fit sourire légèrement.

"Oh Klaus, tu m'en vois ravie... ça n'aurait jamais pu fonctionner entre nous... tu le sais bien. Nous nous serions certainement entre tué très rapidement toi et moi. Enfin, ne te méprends pas. Je sais que tu aurais gagné ce combat haut la main."

Je levais les yeux au ciel d'un air entendu. Je ne rivaliserais jamais avec lui. Je n'étais pas folle. Quoique, la question de ma santé mentale soit assez discutable vu ma présence ici. Seule. Je l'écoutais me conter des souvenirs de voyages bien différents des miens, saisissant mon verre de vin rouge au passage. Mon ami Klaus me manquais, en vérité depuis que j'étais revenue, je ne m'étais jamais sentie aussi seule. Il fallait croire que j'étais partie trop longtemps pour espérer retrouver les miens. Klaus était devant moi, sans réellement l'être. Pourtant je ne pouvais me départir de mon enthousiasme à le savoir vivant.

"Et bien oui, je compte continuer mon oeuvre à la Salvatore School, Alaric prends du temps avec les jumelles mais il me rejoindra bientôt c'est certain. Je ne sais pas encore si je vais m'installer durablement ou non ici. Cette ville me plait et je n'ai encore pas assez prit le temps de l'apprécier à sa juste valeur alors... le moment est peut être venue pour moi de la découvrir. Et puis... vous me manquiez... Il faut croire que je ne suis pas faite pour fuir bien longtemps. On sait très bien toi et moi que je ma volonté sur le sujet est fragile."

Je n'avais aucune honte ni crainte d'avouer mes faiblesses à Klaus. Il me connaissait mieux que quiconque encore en vie sur cette terre. Il était l'un des seuls à avoir réussis à me percer à jour et même s'il croyait que j'avais joué de lui et de ses sentiments... il était certainement celui à qui j'avais le plus laissé transparaitre mon moi le plus intérieur et secret.

Je fronçais les sourcils en entendant le verre se briser entre les mains de mon ami. Je tournais mon regard vers lui sans éclaircir dans un premier temps ce qui l'avait mit en rogne et tendu aussi soudainement. Je sondais son visage un court instant et j'optais pour l'idée que son nouveau crush n'était peut être pas la relation rêvé du moment. Est-ce que cette femme quelle qu'elle soit lui causait du tourment ? Je pourrais presque l'affirmer. Je ne pouvais pas mettre ça sur le compte d'une quelconque possible attirance à mon égard. Je suis une femme et je ressens ce genre de choses. Klaus ne me regarde plus comme il me regardait il y a des années. Je n'étais plus sa convoitise. Alors le problème venait d'ailleurs. Je gardais le silence alors qu'il essuyait sa main sur mon épaule en pur signe de provocation et je levais les yeux au ciel. Je continuais de boire le millésimé qu'il nous avez servit tout en écoutant ses propos mystérieux. Je fronçais à nouveau les sourcils, un air bien plus sérieux à présent sur le visage. Qu'insinuait il à propos d'une possible perte de contrôle ? D'un manque de sécurité ?

"Comment ça tu te transforme sans le vouloir ? Penses-tu qu'un sortilège soit derrière tout ceci ?"

A la Nouvelle Orléans cela n'aurait rien d'étonnant que la communauté de sorciers soient derrière de tels problèmes. Mon ventre c'était légèrement noué à l'idée que mes filles ne soient pas en sécurité ici. C'est principalement pour cela que je ne les avait pas encore fait revenir. Je voulais m'assurer du terrain avant de réaliser quoique se soit. Alors qu'il m'observait et me proposer d'être son agent double en quelque sorte, j'hochais la tête sans même y réfléchir une minute de plus.

"Bien entendu, tu sais que je peux être douée quand il s'agit de fouiner là où il le faut et sans éveiller les soupçons. Que cherches tu comme informations ? As-tu des noms à me divulguer ? Des jeunes à surveiller en priorité ?"