J'avais l'impression que, en perdant la personne avec qui je partageais mes souvenirs, j'avais perdu les souvenirs eux mêmes, comme si les choses qu'on avait faites ensemble étaient devenues moins réelles, moins importantes qu'elles ne l'étaient encore quelques heures auparavant.
Reprendre le cours de sa vie comme si tout était normal ? C’était une chose tellement plus simple à dire, le faire était tout autre chose. Enzo ne pouvait que sauver les apparences, combler les instants de vide total face à l’incompréhension de se retour à la vie. Comment et surtout pourquoi ? Le vampire avait pour habitude de questionner la vie, de trouver un sens à chaque chose car au vu du chemin que la sienne avait pris, il se disait qu’il y avait forcément une corrélation entre un événement A et un événement B, le hasard n’existait dans ce monde et ce depuis la nuit des temps. Il suffisait de regarder sa vie : Un Salvatore à chaque évènement marquant de sa vie. Certainement qu’il y avait un lien entre à expliquer, quelques choses à déterrer. Si un jour il venait à parler ouvertement de tout ça, de sa vision des choses, certainement qu’il serait jugé comme fou. Mais il était convaincu qu’il n’y avait pas eu de hasard.
Allongé sur son lit, Lorenzo avait rabattu son bras droit à l’arrière de sa tête et il contemplait le plafond. Ses pensés rythmait un duel de possibilité face à la grande question qui animait son esprit. Il aurait presque pu être amené à écrire une thèse sur cette question qui, selon lui, devait habiter l’esprit d’au moins une personne sur cinq dans l’humanité toute entière. Seul il ne pouvait répondre réellement à toutes ses questions, il ne pouvait pas se permettre de juger seul, une question si immense. Un esprit fragile aurait surement déjà déchanté, et bien que Lorenzo, de son côté n’était pas de celas, il savait que plus que s’il laissait trainer plus longtemps cette dualité en lui, qu’il n’en sortirait pas pour autant indemne. Cela risquait de le transformer. Il le savait, car il avait passé sa vie à essayer de comprendre une multitude de choses, à analyser chaque situation et chaque instant pour en conclure une quantité de choses. Et tout cela avait fini par le construire et à faire de lui se qu’il était aujourd’hui. Aujourd’hui, il y avait bien endroit qui pouvait peut-être lui apporter des conclusions, peut être rapide et fausse, mais cela allait pouvoir donner une finalité à ses pensées actuelles et il allait peut-être pouvoir avancer de nouveau. C’est ainsi qu’il c’était alors rendu à l’église Saint-Louis. C’était peut-être étrange pour un vampire de venir trouver des réponses au prêt de Dieu, car il était tout le contraire des êtres qu’il avait fait naître. Lorenzo faisait partie de ses abominations pour qui le Tartare avait été conçu, c’était le dernier endroit où il aurait pensé se rendre au cours de sa vie, mais il en avait pris le chemin.
Poussant désormais les portes de l’église, il prit la direction d’un siège après avoir prié le saint esprit, puis il s’assis dans un court soupire.
- Pourquoi ? demandait-il en un premier temps. Ai-je été si abominable étant gamin pour devenir ce que je suis ? Suis-je devenu qu’un vulgaire jouet à pour vous ? C’est donc ça le châtiment réservé aux orphelins, ne jamais savoir quand sera la fin ? continuait-il presque trop calmement. Le début de notre vie doit rythmer le reste de notre vie ? C’est ainsi que Dieu, s’il existe vraiment, à décidé de faire vivre ses créations ? En les détruisant à petit feu et en se jouant d’eux ? Poursuivit-il d’une manière plus animée. J’aurais presque voulu y croire, pensé que tu étais réel et qu’il y avait une solution pour tous. Qu’on avait tous le droit au final à signe de celui qui doit être le père de tous, mais si c’est ça être père, abandonné lâchement ses enfants, alors je crois bien que je n’ai toujours rien comprit à l’existence entière de ce monde. Vivre le calvaire en pliant le genou et jouant de gentillesse pour atteindre un monde meilleur ? Ton soi-disant paradis, mais c’est quoi le paradis ? Une simple croyance pour faire marcher un maximum de monde dans le droit chemin ? Le seul réel lieu qui existe c’est juste l’enfer, et la terre en est les portes, alors si tu existe réellement fait moi signe, fait quelques choses pour ceux qui le mérite et non pour de vulgaires personnes passant entre les mailles du filet car ils sont plus riche qu’un seul homme ne devrait l’être, ajoutait-il plus familièrement.
Le brun sentait bien les regards se tourner vers lui, il entendait les chuchotements autour de lui formulant toute genre de thèse à son égard. Lorenzo en lâcha un rire nerveux avant de frapper son poing contre le dossier du banc devant lui.
- Je ne dis pas que je dois être pardonné de tout, mais si tu existe réellement, ose te montrer et vient m’expliquer pourquoi ? Pourquoi suis-je devenu cet être ? Pourquoi devoir mourir alors que le répit était enfin à ma porte ? Le bonheur n’est que foutaise et il n’est que ta carotte pour faire marcher autant de personnes possibles dans tes rangs. Parce que tu vois, ce bonheur possible à atteindre, à mon avis n’est qu’une illusion collective que tu te fais un malin plaisir à faire miroiter à tout tes fidèles, avait-il lancé tout en contenant sa rage.
Il c’était ainsi levé brutalement pour rejoindre l’allée de l’église et tourner ses talons vers la grande porte. Il parcourait ainsi le chemin entre les rangées de bancs tout en serrant ses poings enfouis dans le fond de ses poches et une fois arrivé vers la sortie, il ne pue retenir un coup. Son poing avait claqué le bois de la porte.
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Sujet: Re: Une enfance en suspend prête à reprendre ses lignes . Jeu 6 Juin - 23:51
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Une enfance en suspend prête à reprendre ses lignes
Les mains enfoncées dans les poches de ma veste plus par habitude que par nécessité, je foulais le sol d'un pas léger, mais assez rapide. Je venais de me nourrir. Ma victime avait été très silencieuse. Tout du moins, une fois que je lui avais plaqué la main sur la bouche, elle avait été très silencieuse. Cela m'amuse de voir les humains se débattre quand on se nourrit d'eux, ça ajoute un peu de “piquant” à la situation. La nuit est belle aujourd'hui, j'ai bien l'intention de demeurer dehors jusqu'aux premières lueurs de l'aube. Une personne passe devant moi, dévalant des escaliers en courant. On dirait qu'il a le Diable aux trousses. Je lève les yeux pour voir d'où il sortait et je ne peux m'empêcher de rire. Ce type sortait d'une église. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis les pieds dans une église. En fait, depuis que j'ai été adopté, je n'ai plus jamais considéré la religion comme quelque chose devant faire partie de ma vie. Pourtant, mes parents adoptifs étaient très croyants, c'est sans doute pour cela qu'ils ne m'ont pas jeté à la rue bien que je leur en ai fait voir de toutes les couleurs. Je restais un instant à contempler le bâtiment, ignorant si j'allais y entrer ou pas.
Regardant autour de moi, je constatai que la ville était assez animé, c'était plutôt étonnant considérant l'heure qu'il était. Haussant les épaules, je décidais finalement de gravir les quelques marches du perron et d'entrer dans l'église. Pourquoi ? Je n'en avais pas la moindre idée. Malgré ma présence en ce lieux, je demeurais dans l'ombre toute relative que m'offrait le coin où se trouvait le confessionnal. Je restais là à observer les gens qui priaient. Quand soudain, un homme entra dans l'église...enfin un homme...un vampire plus exactement. Oui, avec le temps, j'ai appris à les reconnaître. Ses traits m'étaient familiers. J'entendais ce qu'il disait, les mots qu'il prononçait n'avaient d'ailleurs pas grande importance, mais son intonation de voix...il me semblait le reconnaître, peut-être me trompais-je ? J'avais l'impression d'être face à un visage du passé. Je fronçais les yeux, tentant de me concentrer.
Alors que je tentais de découvrir qui était cette personne, il s'apprêtait à repartir. Sans que je ne comprenne véritablement pourquoi il frappa du poing sur la porte. Un sourire amusé sur les lèvres, je décidais de sortir de ma cachette.
- Et bien mon ami, que vous a donc fait cette pauvre porte pour que vous la frappiez ainsi ? Je peux comprendre que vous soyez fâché contre...le Créateur, bien que de mon côté, il y a bien longtemps qu'Il n'existe plus à mes yeux, mais est-ce là une raison pour vous en prendre à ce beau bois ?
Les gens présent dans l'église me lançaient des regards assassins que je me contentais d'ignorer royalement. Je m'installais sur un des nombreux banc, me tournant pour faire face à cet homme en colère.
- Alors dites-moi....peut-on faire quelque chose pour apaiser votre courroux ?
